Mots d’accueil de Mme la Présidente Houria Ouazzani à l’occasion de la visioconférence du Jeudi 29 avril 2021 avec Mouna HACHIM, Rachida Naciri et Mostafa Bouaziz.
Au nom du CENTRE MOHAMED HASSAN OUAZZANI POUR LA DEMOCRATIE ET LE DEVELOPPEMENT humain, j’ai le plaisir d’accueillir pour cette visioconférence 3 personnalités dont nous avons déjà pu apprécier la qualité et la profondeur de leurs propos et de leurs écrits lors de précédentes conférences et colloques.
Aujourd’hui, nous avons le privilège de proposer un débat sur le Rapport entre Roman et Histoire à l’occasion de la sortie du nouveau livre de Madame Mouna HACHIM Ben Toumert ou les derniers jours des voilés.
Nous la remercions d’avoir accepté notre invitation à venir présenter ce nouveau roman historique qui comme toutes ses publications antérieures interpellent les connaissances historiques, mais surtout incitent à une réflexion sur les valeurs et les pratiques qui marquent et agitent les sociétésau fil du temps ; la période actuelle est particulièrement perturbée par la perte de repères identitaires ; les populations sont attirées par des modèles réducteurs d’organisation de la société et par des modes d’expression et de croyances qui ignorent la nuance, le pluralisme et la tolérance qui font la richesse d’une civilisation.
Dans ce nouveau roman historique, fondé sur des événements et des personnages réels, on est amené à se poser des interrogations très actuelles concernant les ravages du dogmatisme et le drame d’une Foi entachée par l’extrémisme. En plus dans cette fresque médiévale, les femmes jouent un rôle inattendu et très touchant !
De nos jours, on parle de régression pour caractériser la réception d’idéologies totalitaires qui détournent la religion de sa finalité essentielle : vivre ensemble avec tous les êtres de la création, ce qui implique la reconnaissance de l’autre, de sa légitimité à exister, en un mot la tolérance. Notre pays n’est-il pas réputé pour pratiquer, à quelques exceptions près, la tolérance en matière religieuse ?
La richesse de notre histoire, la variété des vécus des populations de l’espace maghrébin depuis les temps les plus anciens jusqu’au début du 20e siècle, ont été relatés par Madame Mouna Hachim lors d’une conférence –débat que nous avions organisée en novembre 2016 ; elle nousavait proposé « Une Nouvelle lecture de l’histoire du Maroc », en commentaire de sa vaste étude intitulée avec modestie « Chroniques insolites de notre Histoire, Maroc, des origines à 1907. (conférence-débat qui peut être consultée sur notre site).
Pour dialoguer avec notre auteure, nous avons invité Madame la Professeure Rachida Naciri, qui en plus de ses nombreuses publications scientifiques, aussi bien philosophiques que psychopédagogiques, est l’auteur de plusieurs romans. (Toutes les références sont aussi disponibles sur le site internet de notre Centre). Madame Rachida Naciri nous a apporté à plusieurs reprises ses contributions à nos débats. D’abord, elle a proposé une passionnante analyse sur L’approche genre au Maroc : acquis et perspectives, en mars 2018 ; elle a ensuite modéré une conférence animée par trois conférencières algériennes sur La migration illégale en provenance des pays du Sahel et sa répercussion sur les zones de transit en Afrique du Nord, le 20 novembre 2019.( Conférence disponible sur notre site dans son intégralité).
Etant donné la réflexion proposée aujourd’hui sur l’apport du « Roman Historique », nous sommes très reconnaissants au Professeur Mostafa Bouaziz, d’avoir accepté d’apporter ses commentaires d’historien. Historien sensible aux perspectives de longue durée, Mostafa Bouaziz, auteur de nombreux ouvrages sur l’histoire du Maroc, notamment sa récente publication en 2 volumes sur Les nationalistes marocains au 20e siècle qu’il a présentée dans notre Centre le 23 janvier 2020, conférence accessible en ligne sur notre site web. En plus, Professeur Bouaziz s’est révélé en tant que chroniqueur et éditorialiste passionné des enjeux actuels du devenir de la société, notamment par ses contributions régulières pendant des années dans la revue mensuelle ZAMAN. Il s’est aussi distingué par ses nombreuses interventions lors de nos conférences et colloques toutes disponibles en libre accès sur notre site. Professeur Mostafa Bouazizest donc tout indiqué pour contribuer avec perspicacité et comme toujours avec finesse au débat littéraire et historique que suscite le livre de Mouna Hachim.
J’attends donc avec impatience, malgré une présence virtuelle due aux circonstances sanitaires, les idées et les analyses que nous présentera notre romancière et historienne, Madame Mouna Hachim, écrivaine de talent, passionnée d’histoire, ainsi que les commentaires de nos deux brillants universitaires, investis tous les deux dans la compréhension des évolutions de la société marocaine.
Merci encore à tous les intervenants ainsi qu’aux participants à distance pour leur intérêt et leur partage au cours de cette séance.