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Le bilan de la mise en œuvre de la Constitution de 2011 en débat

Centre Mohamed Hassan Ouazzani

Le bilan de la mise en œuvre de la Constitution de 2011 en débat

 Brahim Mokhliss, LE MATIN 

La nouvelle Constitution de 2011 et l’opportunité qu’elle a offerte d’accéder à un système démocratique ont été les principaux points débattus.

 

Le Centre Mohamed Hassan Ouazzani pour la démocratie et le développement humain a organisé, jeudi dernier à Casablanca, à la veille de journée internationale de la démocratie, un colloque autour du thème «Le processus démocratique au Maroc depuis 2011, quel bilan ?» Des universitaires et des chercheurs ont éclairé de leurs commentaires et analyses la thématique débattue.

«Le processus démocratique au Maroc depuis 2011, quel bilan ?» C’est le thème de la troisième rencontre annuelle organisée jeudi par le «Centre Mohamed Hassan Ouazzani pour la démocratie et le développement humain». Événement ayant lieu à l’occasion de la Journée internationale de la démocratie, mais aussi en célébration de la mémoire de Mohamed Hassan Ouazzani décédé un 9 septembre 1978. Selon Houria Ouazzani Touhami, la présidente du centre et fille du défunt, le thème choisi par le conseil scientifique du Centre «touche à une question d’une brûlante actualité, la mise en place d’institutions démocratiques. C’était d’ailleurs la préoccupation majeure de Mohamed Hassan Ouazzani au moment de la libération du pays, celle de doter le Maroc d’une Constitution démocratique. Cet objectif sera au cœur de son combat jusqu’à la fin de sa vie», a-t-elle expliqué en introduisant les débats de cette rencontre.

Justement, la nouvelle Constitution de 2011 et l’opportunité qu’elle a offerte d’accéder à un système démocratique ont été les principaux points qui ont prévalu tout au long de cette journée. Ainsi, dans ce cadre, le professeur de sciences politiques Abdelouhab Maalmi a analysé «la politique étrangère dans la Constitution de 2011». Dans son analyse, il a évoqué l’évolution de la pratique de la politique étrangère avant et après juillet 2011, date de l’adoption de la nouvelle Constitution. Il a expliqué que la nouvelle Loi fondamentale comportait de nombreuses dispositions qui indiquent que la politique étrangère constitue un domaine partagé entre le Souverain, le gouvernement, le Parlement et les formations politiques. Par ailleurs, il a critiqué, dans ce sens, les partis politiques qui ne disposent pas d’une doctrine en la matière. Il en a voulu pour preuve le bilan de Saâd Eddine El Othmani à la tête du ministère des Affaires étrangères (de janvier 2012 à octobre 2013) qui était un bilan négatif, selon lui. Il a ainsi soutenu que le gouvernement ne jouait pas le rôle qui était le sien à ce niveau.

Pour sa part, le constitutionnaliste Mohammed Madani a expliqué l’importance des lois organiques et des autres textes de loi intervenant dans la mise en œuvre de la Constitution pour accéder à une vie démocratique. Selon lui, les dispositions législatives (lois organiques et lois ordinaires) qui ont accompagné le «tanzil» (mise en œuvre) de la Constitution ont affaibli le contenu avancé de cette Loi fondamentale. En conclusion, il a regretté que la nouvelle Constitution n’ait pas permis de changer significativement les règles du jeu politique.

Par ailleurs, la deuxième partie du débat a focalisé sur le Parti de la justice et du développement (PJD). Il était question de faire le bilan de l’expérience de ce parti au gouvernement et de l’analyse de son discours. Le professeur de sciences politiques et de droit constitutionnel Rachid Mouqtadir a rappelé les sujets qui ont été défendus par ce parti alors qu’il faisait partie de l’opposition. Selon lui, il ne les défendait plus de la même manière, jugeant ainsi négatif son bilan par rapport aux promesses faites au départ. En revanche, il a considéré comme positif le bilan législatif réalisé par le PJD et ses alliés de la majorité sous le gouvernement Abdelilah Benkirane. S’agissant du discours de ce parti, Okacha Ben Elmostafa, enseignant chercheur en sociologie politique et droit public, a posé la question de savoir si le PJD adoptait un discours religieux ou plutôt un discours pragmatique. Il a estimé, en citant des faits, que le PJD est passé de l’utilisation d’un discours religieux (avant de faire partie du gouvernement) à un discours pragmatique. Il est même allé jusqu’à qualifier le PJD d’être l’équivalent d’un parti national libéral, un parti qui défend le «libéralisme sauvage». Selon lui, le PJD met en avant un discours laïc et non plus un discours islamiste.

 

Source : https://lematin.ma/journal/2017/le-bilan-de-la-mise-en-oeuvre-de-la-constitution-de-2011-en-debat/278191.html

Coronavirus: une analyse de Reda Benkirane

Coronavirus, couronnement des sociétés sécuritaires

Politis, 12 juin 2020
<https://www.politis.fr/articles/2020/06/coronavirus-couronnement-des-societes-securitaires-42024/>

La crise sanitaire provoquée par la pandémie du Covid19 s’inscrit dans une série d’événements d’ampleur planétaire ayant généré un état de choc et de sidération – du 11 septembre 2001 aux révoltes sociales de 2011-2019 en passant par l’effondrement financier de 2008 et l’accident nucléaire de Fukushima de 2011. Malgré toute l’incertitude générée par le Covid19, il est probable que son principal dommage collatéral soit la citoyenneté et quesa retombée politique consacre un processus continu de recul des libertés individuelles. Covid19 est le nom d’un virus mais aussi d’un catalyseur ayant précipité un mégacontrôle des populations à l’échelle planétaire.

Si l’on situe cette pandémie dans une série récente de crises sanitaires, du VIH/sida au H1N1, force est de constater que c’est moins la pandémie elle-même, que le confinement et ses conséquences qui donnent à cette crise sa singularité et son niveau de complexité. Nous sommes ramenés à la politique et la géopolitique de cette pandémie, ce qui n’est pas sans rappeler ce qui s’est passé avec la menace terroriste. Le Covid19 est présenté comme un mal extrême et foudroyant contre lequel il s’est agi d’engager une « guerre », sans donner la moindre « arme » de défense, ni produire le moindre masque de protection aux populations confinées. Tout compte fait, le confinement à demeure et sans protection véritable, ne change pas fondamentalement des mises en quarantaine de l’époque médiévale. Dans cette perspective, on ne peut que constater la fragilité avérée des systèmes de santé des pays les plus riches, là où les coûts explosent et où le manque d’équipement, le débordement des infrastructures hospitalières et le nombre de morts sont les plus spectaculaires. Le classement des mortalités par pays inverse le classement mondial des pays les plus avancés socio-économiquement. Dans le nouveau système mondial post-occidental marqué par un effondrement de leadership, les États-Unis sont le grand malade de cette crise, suivis par les pays européens les plus touchés.  Mais à peu près partout – à l’exception notable de pays comme la Suède, la Hollande, l’Allemagne et la Suisse –  une politique autoritaire de la pandémie s’est mise en place.  Ce virus a, dans la plupart des pays, miné la citoyenneté et, pour nombre de dirigeants autocrates, s’est révélé une opportunité de gagner une crédibilité, quand leur « main de fer » fut particulièrement appréciée dans l’imposition du confinement.  S’en sont suivies dans divers pays des violences policières dûment répertoriées, filmées sur les réseaux sociaux et restées impunies, des arrestations abusives et même des exécutions sommaires touchant les jeunes des quartiers défavorisés.

Dans Surveiller et punir (1975), Michel Foucault montrait comment les sociétés disciplinaires furent mises au point, à partir de la « quarantaine sociale » instaurée lors d’épidémies de peste. Du XVIe au XIXe siècle, toutes sortes de quadrillage, contrôle, mesure et dressage d’« individus dociles et utiles » virent le jour dans une logique et des milieux d’enfermement généralisé : hôpital, armée, usine, école, internat, prison. Le perfectionnement de ces sociétés culmine dans l’architecture du panoptique, permettant de voir sans être vu pour une surveillance automatique des individus. Gilles Deleuze, quant à lui, avait annoncé dès 1987 l’avènement des sociétés de contrôle où, pour l’essentiel, la communication et l’information ne font circuler que des « mots d’ordre ». Il pressentit que « ceux qui veillent à notre bien n’ont plus besoin de milieux d’enfermement », puisque tout peut être désormais sous contrôle en milieu ouvert. Or, après la discipline et le contrôle, voici venu le temps des sociétés sécuritaires fonctionnant sur le mégacontrôle, la télé-surveillance et la télé-commande du plus grand nombre. Au XXIe siècle, la sécurité tient lieu de politique nationale et internationale, de vision globale et panoptique, ses métiers et ses dispositifs se répandent et son cursus s’impose dans les sciences humaines et sociales. Mais la sécurité n’est que l’autre nom de la police, le renseignement, l’autre versant de l’information. Sécurité et insécurité s’équivalent dans un système de gouvernement diffusant et imprégnant la peur des risques viraux (terrorisme, radicalisation, islamisme, migrants, réfugiés…) Aujourd’hui, sécuriser, coûte que coûte, est la première des priorités, elle a précédence sur la prospérité, la viabilité, la solidarité, la liberté, le développement et les droits humains. L’heuristique de la peur permet de court-circuiter la concertation citoyenne sans jamais devoir présenter de bilan comptable sur l’économie politique de ses « guerres », sur ses erreurs stratégiques, ses dommages collatéraux et sa cécité empirique.

La mobilisation contre cet énième ennemi viral est une répétition générale ayant permis la mise en place de dispositifs visant à pister les moindres faits et gestes, chaque contact d’un individu. Dépossédés par les quatre ou cinq géants du numérique des données qu’ils produisent au quotidien, les citoyens voient maintenant les informations relatives à leur état de santé, à leurs maladies chroniques et/ou congénitales, devenir l’enjeu d’une nouvelle captation. Nos données nous espionnent et nous contraignent. Big Pharma et Big Data œuvrent de concert à une dépossession programmée pour exploiter ainsi des gisements qui s’en vont accroître encore l’enrichissement colossal du plus petit nombre. Bienvenue dans le monde réel où 1% des individus détient plus que 90% de la population mondiale (rapport 2020 de l’ONG Oxfam). Les crises du futur, plus sévères, pourraient effacer la citoyenneté au détriment d’une automatisation mentale et comportementale des agents humains où, au nom de la sécurité, penser, diverger, protester, résister seraient bannis et réprimés sans merci. Assange, Snowden et les lanceurs d’alerte sont les pestiférés de ces sociétés sécuritaires où les hommes finissent par être des insectes sociaux comme les autres. Sécurité, mégacontrôle et télé-surveillance de masse imposent et maintiennent la confusion là où Rousseau, dans Du contrat social (1762), établissait « une grande différence entre soumettre une multitude et régir une société ».

Réda Benkirane*

* Sociologue, auteur notamment du rapport aux Nations Unies, Radicalisation, violence et (in)sécurité au Sahel (HD/PNUD 2016, URL : http://sahelradical.hypotheses.org).

سياسة الوباء في عهد المجتمعات الأمنية

،رضا بنكيران، عالم اجتماع، باحث بمعهد الدراسات العليا الدولية والتنمية جنيف، سويسرا

“وهو مؤلف تقرير الأمم المتحدة، “التطرف، العنف و(اللا) الأمن في منطقة الساحل

.(HD / PNUD 2016) 

Réda Benkirane, « Coronavirus, couronnement des sociétés sécuritaires », Politis, 12 juin 2020 : <https://www.politis.fr/articles/2020/06/coronavirus-couronnement-des-societes-securitaires-42024/>

 

 (SoufienChinig@gmail.com)   ترجمة: سفيان شنيك
طالب باحث بالأنثربولوجيا والسوسيولوجيا

 

ABDERRAHMAN EL YOUSSOUFI  (1924-2020) HOMMAGE ET TEMOIGNAGE

ABDERRAHMAN EL YOUSSOUFI  1924-2020

HOMMAGE ET TEMOIGNAGE

 

Notre Centre Mohamed Hassan Ouazzani pour la Démocratie et le Développement humain a appris avec une grande émotion et tristesse le décès, le 29 mai dernier, du grand Patriote, Résistant et Homme d’Etat, Monsieur Abderrahman El Youssoufi.

Nous avons eu le privilège de quelques rencontres empreintes d’une chaleureuse courtoisie. Lors de l’organisation d’un colloque international qui s’est tenu à Fès, du 9 au 12 septembre 1998, à l’occasion de la 20e commémoration du décès de Mohamed Bel Hassan Ouazzani, Si Abderrahman El Youssoufi, qui venait d’être investi de la charge de Premier Ministre par Sa Majesté le Roi Hassan II, nous a fait l’honneur d’ouvrir notre colloque consacré à La démocratie au Maghreb : Aspirations, Réalisations, Perspectives. 

Entouré de plusieurs membres de son gouvernement d’alternance, il a prononcé un émouvant discours qui traduit admirablement sa hauteur morale, son sens de l’histoire et son dévouement à la cause démocratique d’abord dans son propre pays, le Maroc et partout dans les pays où les valeurs démocratiques sont menacées ou étouffées. (Pour le texte, voir ci-dessous).

Lors cette émouvante journée commémorative de septembre 1998, le Premier Ministre El Youssoufi s’est prêté à nous accompagner pour l’inauguration d’une exposition au Musée du Batha à Fès où nous présentions des documents illustrant le combat du Mouvement National en vue de la libération du Maroc à travers la vie et l’œuvre de Mohamed Hassan Ouazzani. Monsieur Abderrahman El Youssoufi a manifesté un vif intérêt à consulter les documents, les photos et les textes exposés. Il nous a exprimé ses vifs encouragements à poursuivre nos activités de transmission de la mémoire historique des combattants patriotiques et des valeurs démocratiques qui les ont portés à sacrifier leur vie pour la noble cause de la Patrie.

Nous avons rassemblé en hommage à Si Abderrahman El Youssoufi quelques photographies qui illustrent sa participation à cette mémorable manifestation à Fès, le 9 septembre 1998.

Genève, juin 2020                                                                                            Houria Mohamed Hassan Ouazzani

                                                                       Présidente du Centre Mohamed Hassan Ouazzani

Nous vous invitons à consulter la version du discours disponible dans la page 13 du livre du colloque « الديموقراطية في المغرب العربي» accessible via le lien suivant :

http://mohamedhassanouazzani.org/la-democratie-au-maghreb-arabe/

 

 

 

Ouverture du Colloque à Fès 9 septembre 1998

Toutes les photos sont consultables dans la galerie disponible sur notre

site-web: http://mohamedhassanouazzani.org/photos-de-conferences/#1591098315891-cb26f724-7b0f

 

 

Inauguration de l’exposition au Musée du Batha, 9 septembre  1998

COVID-19: Relation entre les Humains et la Nature

Mesdames, Messieurs

Pour son premier Webinaire et à l’occasion de la Journée Mondiale de l’Environnement, le Centre Mohamed Hassan Ouazzani pour la Démocratie et le Développement Humain a eu le plaisir d’accueillir

Monsieur Mahjoub El Haiba, Professeur de l’enseignement supérieur, Consultant en droits de l’Homme, Justice transitionnelle et droit de l’environnement, Ancien expert du comité des Droits de l’Homme de l’ONU.

le Lundi 08 Juin 2020 à 16 h pour une visioconférence intitulée :

Covid-19: Relation entre les Humains et la Nature

La séance a été modérée par Monsieur Hassan Ouazzani Chahdi, Professeur Honoraire des Universités à l’UH2C et Membre Expert de la Commission du Droit International des Nations Unies.

Nous vous remercions d’avoir suivi ladite visioconférence qui a été diffusée en direct sur notre chaîne YouTube et d’avoir participé au débat.

Avec nos meilleures salutations.

Mahjoub El Haiba

محجوب الهيبة

Professeur de l’Enseignement Supérieur à la Faculté de Droit de l’Université Hassan II, Aïn Chock, de Casablanca. Consultant dans les domaines  des droits de l’Homme, des droits de l’environnement et de la justice transitionnelle. Membre du Conseil national des droits de l’Homme (catégories des experts). Ex-délégué interministériel aux droits de l’Homme.  Ex-membre ès-qualité du Conseil Supérieur de l’Éducation, de la Formation et de la Recherche Scientifique. Membre fondateur de l’Organisation Marocaine des Droits de l’Homme. Fondateur et membre du Réseau Arabe de l’Environnement et du Développement (RAED), Caire.

Ex membre et Président du jury du Prix Arabe de l’Environnement. Ex membre et Président du jury du Prix Hassan II de l’Environnement. Ex Vice Doyen de la Faculté de Droit de Casablanca. Ex membre du Conseil Consultatif des Droits de l’Homme (décembre 2002- juillet 2005) Ex Secrétaire Général du Conseil Consultatif des Droits de l’Homme (juillet 2005- mars 2011). Ex membre de l’Instance Équité et Réconciliation (IER).

Hassan Ouazzani Chahdi

حسن الوزاني الشاهدي

Vice-Président du CMHO.

Il est actuellement professeur honoraire de Droit Public à la Faculté des sciences juridiques, économiques et sociales-Université Hassan II Aïn Chok de Casablanca…Lire la suite

COVID  19  ET  NATURE

Mme GUENNOUNI Naima

Professeure de l’enseignement supérieur

Faculté des sciences juridiques Economiques et sociales

Casablanca

La pandémie de COVID19 est un rappel brutal de notre relation dysfonctionnelle avec la nature; celle –ci a repris ses droits dès que l’Homme –principal prédateur– a été contraint de se confiner pour se protéger.

La prise de conscience des conséquences des atteintes portées à la nature ont toujours été liées à des catastrophes : les marées noires,les smogs, Tchernobyl, catastrophes liées aux déchets dangereux…

Cette nouvelle pandémie qui ne sera certainement pas la dernière si l’homme ne change pas son comportement va-t-elle apporter des modifications profondes aussi bien dans les politiques des différents pays que des Hommes en tant que consommateurs ?

Il est encore tôt pour répondre, mais certaines décisions sont en train d’être prises pour le futur :

La transition énergétique :

Cette transition déjà en marche est accélérée  par la relance post COVID par les gouvernements et par le secteur privé.

En France, Bruno Lemaire, ministre de l’économie, déclarait le 17 avril 2020 : « Nous allons apporter des milliards d’euros de soutien aux entreprises à condition qu’elles s’engagent pour une économie décarbonée surtout pour les transports essentiellement aériens. »

90dirigeants de groupes dont Airbus, KLM, Air France ont signé une tribune pour un soutien renforcé aux secteurs qui contribuent à la préservation de l’environnement : rendre les outils industriels plus résilients, les décarboner et réduire l’empreinte carbone;

-Multiplier les efforts pour chercher des solutions (arriver à une neutralité carbone)

La présidente de la commission européenne déclarait le 23avril dernier : « Le green deal est la bonne réponse à la crise, investir dans la résilience de l’Union Européenne. »

Une tribune a également été signée par 17 ministres européens de l’écologie le 9 avril 2020 : « nous devons tenir nos ambitions pour réduire les risques et les coûts de l’inaction dans les domaines de changement climatiques et de la perte de la biodiversité. »

Trois facteurs pour la transition énergétique post COVID 19 :

  • Meilleure appréciation des enjeux climatiques, plus grande appréciation de l’expertise scientifique ;

  • Nouveaux modes de production diminuant l’empreinte carbone; généralisation du télé travail et réduction des déplacements ;

  • Importance donnée au concept de résilience : prise en compte des risques sanitaires dans la valeur des biens, sources d’énergies alternatives.

Cette  pandémie était-elle prévisible ?

En 2016, le PNUE (Programme des Nations Unies pour l’Environnement)avait signalé l’augmentation des épidémies : 75% des maladies infectieuses proviennent des animaux qui sont eux-mêmes victimes des perturbations de l’écosystème.La plupart des maladies pandémiques ont été transmises par les animaux : grippe aviaire,Ebola, maladie Zika, H1N1…

Le PNUE attire l’attention que ces pandémies vont se multiplier vu les perturbations de la nature, les changements climatiques…

Le rôle de la société civile :

Durant cette pandémie, la société civile a joué un rôle essentiel :

D’abord  pour la sensibilisation et la conscientisation des populations surtout les associations de quartiers (au Maroc particulièrement) ;

Ensuite pour réagir aux atteintes aux droits humains commises par des autorités publiques et en réaction à certaines mesures prises pour lutter contre la pandémie et qui sont non respectueuses des libertés publiques.

Au Maroc

Quelles leçons tirer de cette pandémie ?

-Opportunité pour construire un nouveau système social, renforcer la protection sociale : cette pandémie a dévoilé la fragilité du tissu social d’où la nécessité de prévoir une meilleure protection pour les couches les plus défavorisées et vulnérables ;

-Oeuvrer pour un Maroc durable : dans le domaine énergétique essayer d’assurer une autonomie en renforçant et en continuant les stratégies d’énergies renouvelables ;

Essayer de renforcer une certaine autonomie alimentaire, oeuvrer pour une politique basée sur les ressources nationales ;

Cette pandémie pose pour le Maroc -comme pour la plupart des pays- le problème de gestion des déchets issus des traitements de  cette maladie ; le Maroc qui a déjà beaucoup de difficultés à gérer ses déchets médicaux hospitaliers surtout les plus dangereux va être confronté à une augmentation du volume de cette catégorie dont le souhait serait qu’elle soit gérée par de bonnes méthodes (l’incinération par exemple), mais dont le Maroc n’a pas encore tous les moyens adéquats pour assurer ceci .

Les autorités marocaines devront veiller à mettre en application les lois déjà existantes aussi bien dans le domaine de gestion des déchets que celui de la pollution de l’air, également les lois relatives au littoral et celles sur la gestion des ressources hydriques.

En conclusion on se demande si la plupart des pays, une fois la pandémie passée, ne vont pas -en essayant de relancer leur économie- stimuler leur production ce qui conduirait à une augmentation de la pollution de l’air ?

Intervention de M. Mohamed Behnassi

Professeur d’Enseignement Supérieur
Expert en environnement, changement climatique et sécurité humaine

Faculté des Sciences Juridiques, Économiques et Sociales d’Agadir
Directeur du Centre de Recherche en Environnement, Sécurité Humaine et Gouvernance (CERES)
GSM : (00212) 668-466447 | behnassi@gmail.com | m.behnassi@uiz.ac.ma

 

J’aimerais bien remercier mon Professeur El Haiba pour cette conférence excellente qui nous a bien sûr inspiré, et j’aimerais bien également le remercier de m’avoir placé sur cette voie parce que j’ai commencé à faire des recherches dans le domaine de l’environnement, changement climatique, et surtout la gouvernance de ces domaines depuis pratiquement l’année 1997. C’est un long processus, et je suis également très content de retrouver mon Professeur ces derniers temps pour réaliser des collaborations en la matière et sur des questions qui marquent une certaine rupture avec ce qui est conventionnel.

La conférence d’aujourd’hui est une occasion pour défricher en quelque sorte certains concepts et notions émergents en la matière. Je suis catégoriquement d’accord avec mon Professeur sur sa vision des choses et sur la façon avec la quelle ila approché la relation humains-nature dans ce contexte particulier, mais son approche reste pertinente pas uniquement pour le contexte actuel, mais aussi pour le post-Covid-19.

Alors, de ma part, je vais peut-être apporter quelques éléments de plus et un éclairage sur certains aspects qui relèvent de mes domaines d’intérêt scientifique, mais également en relation avec certains projets de collaboration avec Professeur El Haiba. Il y a pratiquement 5 ans, j’ai intégré un réseau européen qui travaille sur la coviabilité des systèmes socio-écologiques. On a travaillé sur ce paradigme de coviabilité dans le sens où on est parti d’un constat selon lequel une grande partie des concepts, des paradigmes et des cadres de référence qui ont été développés depuis Stockholm en 1972, en passant par Rio en 1992 jusqu’à maintenant, restent plus ou moins en décalage avec les pratiques dans le domaine de l’environnement. Un décalage qui montre pourquoi, malgré qu’on ait inventé le droit international de l’environnement avec ses concepts, ses dispositions et ses mécanismes d’application, dans les faits, les systèmes écologiques souffrent encore d’une vulnérabilité extrême, d’une incertitude et des formes de dégradation qui se développent de manière effrénée ; cela fragilise structurellement ces systèmes demanière grave,voire irréversible.

Par conséquent, ons’est demandé ensuite pourquoi avec la technologie, les dispositifs juridico-institutionnels, les systèmes degouvernance, les politiques existantes, l’impact sur les systèmes écologiques reste marginal, et dans la plupart du temps négatif. On témoigne bien sûr l’état actuel de l’environnementet de la planète. On a présupposé  que la relation entre les systèmes sociauxet les systèmes écologiques souffre d’un manque de viabilité, de cohérence et même de compatibilité. Donc, on a travaillé sur cette hypothèse comme quoi il faut tout revoir quand il s’agit de la relation entre les systèmes sociaux et les systèmes écologiques ; ce qui nous a amené à rejeter quelques concepts malgré qu’ils soient maintenant politiquement consacrés etthéoriquement défendus, comme par exemple celui de ‘développement durable’. Par la suite, on aessayé de remplacer ce dernier par le concept de coviabilité des systèmes socio-écologiques qui veut dire que la viabilité des systèmessociaux dépend de la viabilité des systèmes écologiques et vice-versa. Enfin de compte, ces deux systèmes doivent se développer avec une certaine cohérence et harmonie, et là on est entrain de parler de la coviabilité des systèmes socioécologiques. Cette coviabilité doit dans le futur conditionner la prise de décision, les cadres de référence, les politiques, les lois, etc. qui vont bien sûr gérer ces relations entre systèmes sociaux et systèmes écologiques.

C’est en quelque sorte une perspective de la relation homme-nature ; la seule différence c’est qu’ons’est placé sur une échelle plus grande ; on ne parle plus de l’humain de manière fragmentée en le considérant comme un électron libre, mais on parle des systèmes, pourquoi ? Supposons par exemple que dans une société donnée on a orienté le maximum des individus vers des comportements écologiquement responsables, mais supposons qu’en même temps il ya de grandes sociétés, de grands producteurs ou des secteurs entiers qui sont écologiquement irresponsables ; l’impact ne sera pas, bien sûr, à la mesure de ce qui est attendu ; donc il vaut mieux de déplacer le débat vers les systèmes, parce que c’est là où le sérieux peut se réaliser ; une fois que les processus décisionnels sont orientés dans ce sens, on peut s’attendre à des changements structurels. Si ce genre de changements dans la relation entre les systèmes sociaux et les systèmes écologiques doit s’effectuer, il faudra chercher dans le futur, si on aspire à inverser les tendances actuelles. A défaut, il faut s’attendre au pire et la théorie d’apocalypse peut se réaliser dans les décennies à venir.

Les humains et leur environnement, à la lumière de la période Covid-19

M. Brahim Zyani

Enseignant permanent à l’Ecole Nationale Supérieure de l’Administration (ENSA), ancien directeur de la réglementation et du contrôle (DRC), au département de l’environnement (2001-2013).

 

Je tiens tout d’abord à remercier le Centre Mohamed Hassan Ouazzani pour la Démocratie et le Développement Humain de son aimable invitation et féliciter doublement l’équipe de gouvernance du Centre : pour le choix du thème et pour le choix du conférencier, mon confrère Mahjoub El Haiba, pour l’aborder.

En effet, nous venons d’entendre, aussi bien de Mahjoub El Haiba, que des collègues qui m’ont précédé, des analyses pertinentes, des propos clairvoyants et profondément justes sur la question des rapports entre les humains, l’environnement et la nature en général .

Pour ce qui me concerne, je constate, durant cette période de confinement plus ou moins généralisé, que l’état de la nature et de notre environnement de proximité s’est largement amélioré. Le Covid-19, dit-on, en ralentissant les activités humaines, a produit un effet positif sur les milieux de vie des hommes, notamment dans les grandes agglomérations urbaines. A quelque chose malheur est bon, de ce point de vue donc, on peut voir dans Covid-19  un « allié » de l’environnement et de la nature.

Mais, à bien y regarder, il s’agit en fait d’un faux allié, ou, du moins, d’un allié provisoire, non durable. Car, d’une part, il faut s’attendre à une reprise fulgurante des activités économiques et sociales, et donc à des pressions beaucoup plus fortes encore sur les milieux naturels. D’autre part, il est fort possible que les gouvernements profiteront de l’aubaine de l’après Covid-19 pour accélérer les mesures et les politiques  d’affranchissement à l’égard des normes juridiques nationales et des engagements internationaux pris dans le cadre de la lutte contre les changements climatiques. Autrement dit, après le Covid-19, les ministères de l’environnement auront encore plus de difficultés à se faire entendre, car tout sera fait pour rattraper les temps de production et de consommation perdus durant les périodes de confinement.

Néanmoins, il faut tout de même reconnaître que le Covid-19 partage avec les politique de préservation de l’environnement et de protection de la nature quelques caractéristiques communes : il a accéléré la tendance planétaire des problèmes humains, il a révélé la centralité de l’humain, en tant qu’individu et collectivité, dans le combat engagé contre la pandémie, enfin il a renforcé le sentiment de responsabilité chez les êtres humains au sujet de leurs comportements à l’égard des milieux dans lesquels ils vivent.

D’où l’importance pour les politiques publiques en faveur de l’environnement, aussi bien nationales que planétaires, de puiser dans les aspects positifs révélés par le Covid-19, aussi limités soient-ils, pour aller de l’avant et rattraper, elles-aussi, les temps perdus.

Réflexions du moment

.بسم الله الذي لا يضر مع اسمه شيء في الأرض ولا في السماء وهو السميع العليم

بسم الله الرحمن الرحيم {وَلَيُبَدِّلَنَّهُم مِّن بَعْدِ خَوْفِهِمْ أَمْنًا} سورة النور – الآية 55

 

Mesdames, Messieurs, chers Membres,

Nous espérons que durant cette crise sanitaire vous avez pu préserver
votre santé personnelle ainsi que celle de toute votre famille. C’est en
tout cas notre vœu le plus cher. Nous nous permettons de partager avec
vous quelques brèves réflexions en phase avec l’invitation à la
méditation que nous offre cette période bénie de Ramadan.

La période de grande épreuve que toute l’humanité est en train de subir,
en particulier les sévères mesures de confinement et de distanciation
auxquelles les populations sont soumises, fournit aussi l’occasion de
réfléchir à nos modes de vie et aux rapports avec les autres tant au
plan interpersonnel qu’au plan des relations entre les Etats et les
peuples.

La tendance au repli sur soi, aux mesures unilatérales, aux restrictions
des droits fondamentaux tels que la liberté de déplacement, de réunion
et d’échanges de toute sorte peuvent générer des postures
d’autoritarisme et un “souverainisme” exacerbé. Même dans les pays
imprégnés depuis longtemps de culture et de pratique de la démocratie,
des craintes sont exprimées au sujet d’un recours prolongé aux
privations des libertés fondamentales.

Notre Centre qui a pour objectif de promouvoir dans notre pays
l’exercice des droits démocratiques et le développement humain est
préoccupé des conséquences de la crise sanitaire sur la vie quotidienne
de tous nos concitoyens. Le blocage de la dynamique démocratique engagée
ces dernières années pourrait signifier un retour en arrière
catastrophique. L’élite politique et économique, intellectuelle et
culturelle est appelée à agir avec engagement pour proposer un nouveau
contrat national et social au peuple marocain. Les ressources morales,
personnelles, intellectuelles et scientifiques de nos concitoyens ont
jailli spontanément dans un combat collectif pour surmonter les
conséquences les plus néfastes de la pandémie actuelle. Cet élan de
solidarité est prometteur; il illustre la capacité du Maroc à résister
par un effort collectif aux menaces d’un chaos sanitaire et social.

Toutefois, cette solidarité humaine ne doit pas s’arrêter aux frontières
nationales. La crise globale que nous traversons exige aussi une
solidarité mondiale, en premier lieu avec les plus proches voisins. Les
virus comme cela a été répété ne s’arrêtent pas aux frontières! Pour le
Maroc comme pour les autres pays, cette grave crise doit conduire à
prendre une part active aux mesures de solidarité à l’échelle mondiale;
il doit s’opposer avec vigueur à un repli vers le chacun pour soi,
qu’illustrent certaines grandes puissances et autres moyennes puissances
en cultivant un “nationalisme” d’un autre âge qui a conduit à de
funestes guerres entre nations au détriment des peuples concernés.

A ce stade de la réflexion, il est intéressant de rappeler que pour
Mohamed Hassan Ouazzani “notre nationalisme” ne devait pas
s’affirmer contre quiconque, mais signifiait au contraire une
mobilisation de toutes les énergies et de toutes les bonnes volontés
pour engager la nation entière sur la voie de la justice et du respect
des droits violés par les autorités du Protectorat. Dans un article
fondateur du Journal L’action du Peuple, daté du 4 août 1933, Mohamed
Hassan Ouazzani postule “la réalisation d’une entente franco-marocaine
telle que la souhaitent ardemment les meilleurs fils de la France et la
voie unanime des Marocains”. “Mais une telle tâche, poursuit le
rédacteur, pour être menée à bien et porter ses fruits, a nécessairement
besoin de s’exercer librement et conformément à une légalité saine et
protectrice des droits sacrés de la personne humaine.”[1]

Cette pensée clairvoyante et généreuse qui fait appel à toutes les
bonnes volontés pour atteindre le bien-être commun n’a-t-elle pas toute
sa pertinence dans les circonstances actuelles?

Faut-il rappeler que dans tout combat existentiel, et celui contre le
Covid-19 en est un, les valeurs et les engagements qui forment
l’essence d’une civilisation et d’un vivre-ensemble harmonieux doivent
être respectés. Il importe donc de rester vigilant quant à
l’introduction de mesures de restrictions des droits fondamentaux –
sous prétexte de l’état d’urgence – et à leur maintien au-delà que
nécessaire; ce qui provoquerait un recul ou du moins un frein nuisible
au développement des potentialités humaines de notre Patrie.

Dans un contexte où nombreux parmi nous sommes confrontés aux mesures de
confinement, laissant du temps pour la réflexion et l’étude, nous vous
proposons de découvrir de très nombreux textes disponibles sur notre
site qui nourriront vos connaissances et vos réflexions; pour ceux
d’entre vous qui avez eu du plaisir à vous retrouver parmi nous lors de
nos conférences ou colloques, nous vous invitons à vous plonger dans
notre galerie de photos qui vous rappelleront les agréables moments
d’échanges amicaux et de rencontres souvent chargées de grandes
émotions, notamment lors de retrouvailles entre militants,
intellectuels, professeurs, auteurs, chercheurs et animateurs associatifs.

Vous pouvez découvrir la galerie photos de conférences via le lien suivant : http://mohamedhassanouazzani.org/photos-de-conferences/

Dès que les restrictions seront levées, nous pourrons vous proposer de
nouvelles activités et nous nous réjouissons de vous retrouver dans un
avenir pas trop lointain et d’accueillir vos propositions de collaboration.

Avec nos très cordiales salutations et nos meilleurs vœux

من روائع الإمام الشافعي ـ رحمه الله ـ

وتضيقُ دُنيانا فنحسَبُ أنّنا  

سنموتُ يأسًا أو نَموت نَحيبا                     

وإذا بلُطفِ اللهِ يَهطُلُ فجأة

يُربي منَ اليَبَسِ الفُتاتِ قلوبا                     

قل للذي مَلأ التشاؤمُ قلبَه

ومضى يُضيِّقُ حولنا الآفاقا                   

سرّ السعادةِ حسنُ ظنك بالذي

خلق الحياةَ وقسّم الأرزاقا                 

            

[1] Voir : Combats d’un nationaliste marocain, Tome II, p.33 ; Pour l’article ‘‘Notre nationalisme’’ daté du 15 juillet 1937, p. 282-283

http://mohamedhassanouazzani.org/combats-dun-nationaliste-marocain-tome-2/

 

 

.بسم الله الذي لا يضر مع اسمه شيء في الأرض ولا في السماء وهو السميع العليم

بسم الله الرحمن الرحيم {وَلَيُبَدِّلَنَّهُم مِّن بَعْدِ خَوْفِهِمْ أَمْنًا} سورة النور – الآية 55

إلى السيدات والسادة أعضاء المركز

تشكل فترة الحجر الصحي التي تمر بها جل بلدان العالم اليوم بسبب جائحة فيروس كورونا محطة صعبة ومخيفة وطافحة بالتوتر، لكنها قد تكون إيجابية أيضًا. ولهذا، نرى من واجبنا الاطمئنان عليكم في هذه الظروف الصعبة راجين من العلي القدير أن يحفظكم أنتم وذويكم من كل مكروه ويديم عليكم الصحة والعافية

فهذه الفترة أيضًا قد تكون إيجابية لأنها تمثل محطة تأمل، لهذا ندعوكم لدراسة بعض انعكاساتها على كل ما هو اجتماعي وحقوقي وغير ذلك من المجالات التي تربط الشعوب ومجتمعاتهم. فهذه الفترة تعتبر أكبر تحدي للإنسانية لأن هذه الجائحة فرضت ضغوطًا ومسؤوليات جديدة على الدول والمجتمعات المدنية والأفراد، وكمثال على ذلك تدابير الحجر الصحي المتشددة والتي تتمثل في العزل الاجتماعي، إغلاق الحدود، إعلان حالة الطوارئ الوطنية، فرض حصار على مدن أو بلدان بأكملها وتعطيل المدارس والشركات ودور العبادة

لذا، فهذه المحطة من حياتنا تمنحنا فرصة للدراسة والبحث في نمط العيش والعلاقات مع الآخر سواء ما يخص العلاقات التي تجمع أفراد المجتمع فيما بينهم أو العلاقات التي تجمع الدول والشعوب فيما بينها

فلا جدال إذًا في ضرورة اتخاذ إجراءات حكومية فعالة حيال هذا الفيروس وحماية المجتمعات وتوفير كل أسباب التخفيف من آثار المرض وتداعياته على الصحة العامة للمواطنين، غير أن التاريخ علمنا أن حالة الطوارئ خصوصًا القصوى منها عادة ما تكون فرصة مناسبة للسلطات التنفيذية للتملص من واجباتها تجاه شعوبها بل ونزوعها في الغالب لتجاهل حقوق الإنسان والحريات العامة وهذا يخص حتى بعض الدول المتشبعة بالديمقراطية والمتقدمة في حقوق الإنسان

فمركز محمد حسن الوزاني الذي كان هدفه دائمًا تعزيز ممارسة حقوق الديمقراطية والتنمية البشرية، منشغل الآن أكثر مما سبق بالعواقب المترتبة عن هذه الجائحة الصحية وآثارها على الحياة اليومية لمواطنينا .فالنخب السياسية والاقتصادية والفكرية والثقافية هم مدعوون للعمل بكل التزام من أجل اقتراح عقد اجتماعي وطني للشعب المغربي

فالموارد الأخلاقية، الشخصية، الثقافية والعلمية لمواطنينا نشأت عنها وبكل عفوية مكافحة جماعية لتحدي جل العواقب المترتبة عن هذا الوباء. هذا الحس التضامني الواعد يوضح ماذا قدرة المغرب على المقاومة بمجهود جماعي ضد التهديدات لتفشي فوضى صحية واجتماعية

لكن هذا الحس التضامني لا يجب حصره عند حدود الوطن، لأن الجائحة تشمل جميع دول العالم؛ لهذا، وجبت ضرورة مواجهتها ومحاصرتها ومنعها من الانتشار، الشيء الذي يستوجب تضامن دولي يحيي عودة الشعور بالحاجة إلى الانتماء الاجتماعي والتضامن الإنساني العالمي وليس زرع قيم الفردانية. عند هذه المرحلة من التأمل، يستوقفنا ما قاله محمد حسن الوزاني: “ولم تكن وطنيتنا أن تأكد نفسها ضد أي شخص، بل كانت تعني بدلًا من ذلك تعبئة كل الطاقات وذوي حسن النية لإلزام أمة بأسرها في المضي على طريق العدالة واحترام الحقوق التي انتهكتها سلطات الحماية”.[1

وفي مقال مؤسس لجريدة «L’action du Peuple » بتاريخ ٤ غشت ١٩٣٣، كتب محمد حسن الوزاني: “تحقيق اتفاق فرنسي- مغربي كما يتطلع له بشغف أفضل أبناء فرنسا وصوت جميع المغاربة [2]“.لإتمام هذه المهمة حسب المحرر ولكي تؤتي أكلها، لابد من ممارستها بحرية وضمن شرعية قانونية وحامية للحقوق المقدسة للإنسان

فمن خلال هذه النظرية التي ترمي إلى مساهمة جميع ذوي النية الحسنة للوصول إلى الرفاه المشترك، يمكننا طرح السؤال: أليس لهذه النظرية صلة بهذه الظروف الحالية التي يمر بها وطننا؟

لهذا، ينبغي أن نتذكر أنه في أي صراع وجودي وما جائحة فيروس كورونا إلا واحدة من مسببات هذا الصراع، يجب احترام القيم والالتزامات المكونة لأساس وجوهر كل حضارة وعيش مشترك متناغم. فلهذا وجبت اليقظة في اتخاذ جميع التدابير الإجرائية لتكون الغاية منها تحقيق الهدف المشروع ضمن المصلحة العامة الذي من أجله تم اللجوء إليها

أما ما دون ذلك، فتصبح تلك الإجراءات مفوضة للحقوق الأساسية الشيء الذي يسبب نكسة أو على الأقل جمود ضار لتنمية الإمكانات البشرية لوطننا

في هذا السياق الذي يواجه فيه الكثير منا تدابير الحجر الصحي، لنخصص بعض وقتنا للتأمل والدراسة، كما نقترح عليكم اكتشاف العديد من النصوص المتاحة على موقعنا الإلكتروني التي من شأنها أن تغذي معرفتكم وردود أفعالكم. كما نقدم لمن شارك منكم في مؤتمراتنا وندواتنا معرضًا للصور من شأنه تذكيرنا بأمتع اللحظات من التبادلات والاجتماعات المملوءة في جل الأحيان بالعواطف النبيلة، خاصة خلال جمع ولم الشمل بين النشطاء الاجتماعيين، الأساتذة، المفكرين، المؤلفين والباحثين… لذا ندعوكم لاكتشاف صور المؤتمرات والندوات عبر الرابط التالي

http://mohamedhassanouazzani.org/photos-de-conferences/

مع تحياتنا الودية وأطيب المتمنيات

من روائع الإمام الشافعي ـ رحمه الله ـ

وتضيقُ دُنيانا فنحسَبُ أنّنا  

سنموتُ يأسًا أو نَموت نَحيبا                     

وإذا بلُطفِ اللهِ يَهطُلُ فجأة

يُربي منَ اليَبَسِ الفُتاتِ قلوبا                     

قل للذي مَلأ التشاؤمُ قلبَه

ومضى يُضيِّقُ حولنا الآفاقا                   

سرّ السعادةِ حسنُ ظنك بالذي

خلق الحياةَ وقسّم الأرزاقا                 

 

. المجلد 1، ص.33 ،Combats d’un nationaliste marocain [1]

http://mohamedhassanouazzani.org/combats-dun-nationaliste-marocain-tome-2/

[2]نفسه، ص. 282-283

Intervention de Abderrahim Bouabid sur la politique générale du Parti de l’Istiqlāl (Décembre 1955)

En décembre 1955, à l’occasion du congrès extraordinaire du Parti de l’Istiqlāl, Abderrahim Bouabid, membre du comité exécutif, expose le plan d’action du parti en faveur de l’indépendance du Maroc et revient sur les origines du mouvement national marocain.

Appel du mouvement Conscience française à tous les Français du Maroc [non datée]

Dans un appel lancé à tous les Français du Maroc, le mouvement Conscience française, qui regroupe les partisans européens d’une indépendance jugée par beaucoup comme légitime et inévitable, souligne le principe inéluctable de l’indépendance du Maroc et insiste sur le devoir qui est celui de la France d’accompagner et de seconder, sans aucune arrière-pensée, les Marocains sur la voie de la construction d’un État moderne et indépendant.