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Le Rapport au Travail à l’aune de l’actuelle crise sanitaire mondiale

Mesdames, Messieurs

Pour sa deuxième visioconférence, le Centre Mohamed Hassan Ouazzani pour la Démocratie et le Développement Humain a eu le plaisir d’accueillir Monsieur Mountasser FASSI-FIHRI, Dirigeant d’entreprise

le Jeudi 3 septembre 2020 à 17 h pour une visioconférence intitulée :

Le Rapport au Travail à l’aune de l’actuelle crise sanitaire mondiale

La séance a été modérée par Monsieur Hicham ZOUANAT, Président de la Commission Sociale de la CGEM et Dirigeant Ressources Humaines.

Ont participé également dans le débat, Maître Mahmoud HASSEN, Enseignant à la faculté de Droit de Tunis, et Monsieur Khalid LAHBABI, Directeur Ressources Humaines d’une Multinationale.

Nous vous remercions d’avoir suivi ladite visioconférence qui a été diffusée en direct sur notre chaîne YouTube et d’avoir participé au débat.

Avec nos meilleures salutations.

Le Rapport au Travail à l’aune de l’actuelle crise sanitaire mondiale

La crise sanitaire actuelle a radicalement bouleversé nos repères socio-économiques et a profondément changé nos représentations du monde. Au centre du lien social et source majeure de la création de richesse, le concept du travail a inévitablement et durement subi les conséquences de cette rupture.

Sommes-nous face à des effets durables ? Le monde du travail devra-t-il se réinventer ? A quels niveaux et de quelles façons : transformation des métiers et des compétences, reconsidération de la valeur-travail et de sa place dans nos vies, nouveaux modes de gouvernance, nouvelles organisations et nouvelles réglementations… ?

Mountasser FASSI-FIHRI

M. FASSI-FIHRI est dirigeant d’une entreprise dans le secteur des technologies de l’information et administrateur de plusieurs PME marocaines. Il est également consultant expert en organisation et gestion des risques.

Il a été président fondateur de la première association marocaine pour le Risk Management en 2008 et co-auteur d’un ouvrage collectif sur les Indicateurs et Tableaux de bord aux éditions AFNOR.

Mahmoud HASSEN

– Enseignant à la faculté de droit de Tunis
– Avocat aux barreaux de Paris et Tunis
– Ancien enseignant à la faculté de droit de Casablanca
– Ancien avocat au barreau de Casablanca
– Ancien rédacteur en chef de la ” Revue Marocaine de Droit” ( 1985 – 1988 )
-Ancien secrétaire de rédaction de la ” Revue Tunisienne de Droit” ( 1990 – 2000 )
-Ancien rédacteur en chef de la ” Revue Maghrébine de Droit ” ( 1991 – 1995 )

Khalid LAHBABI

Avec une formation initiale en ingénierie des systèmes automatiques à Montpellier, Khalid LAHBABI a intégré le secteur de l’industrie dans un environnement national puis multinational. ll a d’abord dirigé les activités techniques et la gestion des investissements dans un environnement interne et externe en pleine transformation. Très vite il ressent le besoin de se positionner en tant que Business Partner à travers le « People make the difference ». Après un passage par les bancs de l’ISCAE pour un cycle de formation en Gestion des Entreprises, il s’inscrit dans une démarche de recherche de la performance à travers la réussite individuelle et collective des membres d’une équipe. Ainsi son intérêt grandissant pour le Développement Personnel au profit du développement des organisations ne le fait pas hésiter à saisir l’opportunité de la Direction des Ressources Humaines de l’un des fleurons de l’industrie Marocaine. Ses challenges ont principalement porté sur la conduite du changement, l’implication des collaborateurs à travers un développement du Leadership, l’accompagnement des talents dans la conception et la mise en œuvre de leur projet de développement personnel.

Durant son parcours professionnel, il a obtenu plusieurs certifications en coaching professionnel. Ainsi, il intervient comme promoteur de Leadership, et accompagne des Managers et Dirigeants dans leur développement personnel, la conduite de leur projet professionnel ou la gestion d’une Problématique. Il dirige également des programmes de développement de leadership, anime des conférences internationales et nationales dans des thématiques liées à la Gestion des Ressources Humaines, Le Leadership, La Responsabilité Sociétale des Organisations et intervient en tant que praticien dans l’enseignement universitaire.

Hicham ZOUANAT

Hicham ZOUANAT est Directeur Régional des RH & Corporate Affairs pour le Maroc et la Mauritanie chez North Africa Bottling Company, (NABC);filial du Groupe Equatorial Coca-Cola Bottling Company, et qui le principal embouteilleur de la Compagnie Coca-Cola en Afrique.

Il compte à son actif plus de vingt huit années d’expérience dans le Management des Ressources Humaines aussi bien dans des Groupes Nationaux (Groupe OCP, SAMIR), que dans des Multinationales telles que Nexans, Danone & Equatorial Coca-Cola Bottling Company, et qui sont spécialisées principalement en FMCG (Produits de grandes consommations).

Il a débuté sa carrière chez le Groupe OCP en 1993 entant que HR Manager, puis promu entant que DRH chez Nexans Maroc.
En 2006 il rejoint le Groupe Centrale Laitière – Groupe ONA/SNI entant que DRH des filiales du pôle Agroalimentaire (Centrale Laitière, Fromageries de Doukkala, Sotherma & Lais plus) avant d’être promu en 2013, entant que Vice Président RH pour les filiales de Danone au Maroc (Dairy, Baby food & Water).

En 2016 Il rejoint North Africa Bottling Compagnie, en tant que Directeur Exécutif RH Régional (Maroc & Mauritanie) & Directeur Communication & Relations Publiques ; poste qu’il occupe jusqu’à ce jour.

Hicham ZOUANAT est titulaire d’un Exécutif MBA de l’Ecole Nationale des Ponts et Chaussées et de l’EHTP, il est également titulaire du diplôme du Cycle supérieur de Gestion de l’ISCAE et d’un Mastère en Management Stratégique des Ressources Humaines de l’Université de Tours et l’EDHEC.
Il a également suivi le Cycle de Management RH & RSE de l’ESCP.

Hicham ZOUANAT est actuellement Président de la Commission Sociale de la CGEM , et à ce titre il est Administrateur à la CGEM et  également Membre du Conseil d’Administration de la CNSS et des organes de son CA : CAR  (Comité d’Audit et des Risques) et du CEG (Comité d’Etude et de Gestion).

Il est Past Président de l’AGEF,, FMRH et de l’AFDIP et Membre Fondateur & Vice Président de l’Institut de l’Audit Social Maroc (IMAS)

Il est Past Président de la  Confédération Africaines des RH & Membre du Comité Exécutif de la Fédération Mondiale des Associations des RH (WFPMA )

Il est Co -Auteurs de terroirs livres en GRH (dont Tous Talentueux) & Auteur de plusieurs articles en RH dans des revues RH spécialisées.

 

Le bilan de la mise en œuvre de la Constitution de 2011 en débat

Centre Mohamed Hassan Ouazzani

Le bilan de la mise en œuvre de la Constitution de 2011 en débat

 Brahim Mokhliss, LE MATIN 

La nouvelle Constitution de 2011 et l’opportunité qu’elle a offerte d’accéder à un système démocratique ont été les principaux points débattus.

 

Le Centre Mohamed Hassan Ouazzani pour la démocratie et le développement humain a organisé, jeudi dernier à Casablanca, à la veille de journée internationale de la démocratie, un colloque autour du thème «Le processus démocratique au Maroc depuis 2011, quel bilan ?» Des universitaires et des chercheurs ont éclairé de leurs commentaires et analyses la thématique débattue.

«Le processus démocratique au Maroc depuis 2011, quel bilan ?» C’est le thème de la troisième rencontre annuelle organisée jeudi par le «Centre Mohamed Hassan Ouazzani pour la démocratie et le développement humain». Événement ayant lieu à l’occasion de la Journée internationale de la démocratie, mais aussi en célébration de la mémoire de Mohamed Hassan Ouazzani décédé un 9 septembre 1978. Selon Houria Ouazzani Touhami, la présidente du centre et fille du défunt, le thème choisi par le conseil scientifique du Centre «touche à une question d’une brûlante actualité, la mise en place d’institutions démocratiques. C’était d’ailleurs la préoccupation majeure de Mohamed Hassan Ouazzani au moment de la libération du pays, celle de doter le Maroc d’une Constitution démocratique. Cet objectif sera au cœur de son combat jusqu’à la fin de sa vie», a-t-elle expliqué en introduisant les débats de cette rencontre.

Justement, la nouvelle Constitution de 2011 et l’opportunité qu’elle a offerte d’accéder à un système démocratique ont été les principaux points qui ont prévalu tout au long de cette journée. Ainsi, dans ce cadre, le professeur de sciences politiques Abdelouhab Maalmi a analysé «la politique étrangère dans la Constitution de 2011». Dans son analyse, il a évoqué l’évolution de la pratique de la politique étrangère avant et après juillet 2011, date de l’adoption de la nouvelle Constitution. Il a expliqué que la nouvelle Loi fondamentale comportait de nombreuses dispositions qui indiquent que la politique étrangère constitue un domaine partagé entre le Souverain, le gouvernement, le Parlement et les formations politiques. Par ailleurs, il a critiqué, dans ce sens, les partis politiques qui ne disposent pas d’une doctrine en la matière. Il en a voulu pour preuve le bilan de Saâd Eddine El Othmani à la tête du ministère des Affaires étrangères (de janvier 2012 à octobre 2013) qui était un bilan négatif, selon lui. Il a ainsi soutenu que le gouvernement ne jouait pas le rôle qui était le sien à ce niveau.

Pour sa part, le constitutionnaliste Mohammed Madani a expliqué l’importance des lois organiques et des autres textes de loi intervenant dans la mise en œuvre de la Constitution pour accéder à une vie démocratique. Selon lui, les dispositions législatives (lois organiques et lois ordinaires) qui ont accompagné le «tanzil» (mise en œuvre) de la Constitution ont affaibli le contenu avancé de cette Loi fondamentale. En conclusion, il a regretté que la nouvelle Constitution n’ait pas permis de changer significativement les règles du jeu politique.

Par ailleurs, la deuxième partie du débat a focalisé sur le Parti de la justice et du développement (PJD). Il était question de faire le bilan de l’expérience de ce parti au gouvernement et de l’analyse de son discours. Le professeur de sciences politiques et de droit constitutionnel Rachid Mouqtadir a rappelé les sujets qui ont été défendus par ce parti alors qu’il faisait partie de l’opposition. Selon lui, il ne les défendait plus de la même manière, jugeant ainsi négatif son bilan par rapport aux promesses faites au départ. En revanche, il a considéré comme positif le bilan législatif réalisé par le PJD et ses alliés de la majorité sous le gouvernement Abdelilah Benkirane. S’agissant du discours de ce parti, Okacha Ben Elmostafa, enseignant chercheur en sociologie politique et droit public, a posé la question de savoir si le PJD adoptait un discours religieux ou plutôt un discours pragmatique. Il a estimé, en citant des faits, que le PJD est passé de l’utilisation d’un discours religieux (avant de faire partie du gouvernement) à un discours pragmatique. Il est même allé jusqu’à qualifier le PJD d’être l’équivalent d’un parti national libéral, un parti qui défend le «libéralisme sauvage». Selon lui, le PJD met en avant un discours laïc et non plus un discours islamiste.

 

Source : https://lematin.ma/journal/2017/le-bilan-de-la-mise-en-oeuvre-de-la-constitution-de-2011-en-debat/278191.html

Coronavirus: une analyse de Reda Benkirane

Coronavirus, couronnement des sociétés sécuritaires

Politis, 12 juin 2020
<https://www.politis.fr/articles/2020/06/coronavirus-couronnement-des-societes-securitaires-42024/>

La crise sanitaire provoquée par la pandémie du Covid19 s’inscrit dans une série d’événements d’ampleur planétaire ayant généré un état de choc et de sidération – du 11 septembre 2001 aux révoltes sociales de 2011-2019 en passant par l’effondrement financier de 2008 et l’accident nucléaire de Fukushima de 2011. Malgré toute l’incertitude générée par le Covid19, il est probable que son principal dommage collatéral soit la citoyenneté et quesa retombée politique consacre un processus continu de recul des libertés individuelles. Covid19 est le nom d’un virus mais aussi d’un catalyseur ayant précipité un mégacontrôle des populations à l’échelle planétaire.

Si l’on situe cette pandémie dans une série récente de crises sanitaires, du VIH/sida au H1N1, force est de constater que c’est moins la pandémie elle-même, que le confinement et ses conséquences qui donnent à cette crise sa singularité et son niveau de complexité. Nous sommes ramenés à la politique et la géopolitique de cette pandémie, ce qui n’est pas sans rappeler ce qui s’est passé avec la menace terroriste. Le Covid19 est présenté comme un mal extrême et foudroyant contre lequel il s’est agi d’engager une « guerre », sans donner la moindre « arme » de défense, ni produire le moindre masque de protection aux populations confinées. Tout compte fait, le confinement à demeure et sans protection véritable, ne change pas fondamentalement des mises en quarantaine de l’époque médiévale. Dans cette perspective, on ne peut que constater la fragilité avérée des systèmes de santé des pays les plus riches, là où les coûts explosent et où le manque d’équipement, le débordement des infrastructures hospitalières et le nombre de morts sont les plus spectaculaires. Le classement des mortalités par pays inverse le classement mondial des pays les plus avancés socio-économiquement. Dans le nouveau système mondial post-occidental marqué par un effondrement de leadership, les États-Unis sont le grand malade de cette crise, suivis par les pays européens les plus touchés.  Mais à peu près partout – à l’exception notable de pays comme la Suède, la Hollande, l’Allemagne et la Suisse –  une politique autoritaire de la pandémie s’est mise en place.  Ce virus a, dans la plupart des pays, miné la citoyenneté et, pour nombre de dirigeants autocrates, s’est révélé une opportunité de gagner une crédibilité, quand leur « main de fer » fut particulièrement appréciée dans l’imposition du confinement.  S’en sont suivies dans divers pays des violences policières dûment répertoriées, filmées sur les réseaux sociaux et restées impunies, des arrestations abusives et même des exécutions sommaires touchant les jeunes des quartiers défavorisés.

Dans Surveiller et punir (1975), Michel Foucault montrait comment les sociétés disciplinaires furent mises au point, à partir de la « quarantaine sociale » instaurée lors d’épidémies de peste. Du XVIe au XIXe siècle, toutes sortes de quadrillage, contrôle, mesure et dressage d’« individus dociles et utiles » virent le jour dans une logique et des milieux d’enfermement généralisé : hôpital, armée, usine, école, internat, prison. Le perfectionnement de ces sociétés culmine dans l’architecture du panoptique, permettant de voir sans être vu pour une surveillance automatique des individus. Gilles Deleuze, quant à lui, avait annoncé dès 1987 l’avènement des sociétés de contrôle où, pour l’essentiel, la communication et l’information ne font circuler que des « mots d’ordre ». Il pressentit que « ceux qui veillent à notre bien n’ont plus besoin de milieux d’enfermement », puisque tout peut être désormais sous contrôle en milieu ouvert. Or, après la discipline et le contrôle, voici venu le temps des sociétés sécuritaires fonctionnant sur le mégacontrôle, la télé-surveillance et la télé-commande du plus grand nombre. Au XXIe siècle, la sécurité tient lieu de politique nationale et internationale, de vision globale et panoptique, ses métiers et ses dispositifs se répandent et son cursus s’impose dans les sciences humaines et sociales. Mais la sécurité n’est que l’autre nom de la police, le renseignement, l’autre versant de l’information. Sécurité et insécurité s’équivalent dans un système de gouvernement diffusant et imprégnant la peur des risques viraux (terrorisme, radicalisation, islamisme, migrants, réfugiés…) Aujourd’hui, sécuriser, coûte que coûte, est la première des priorités, elle a précédence sur la prospérité, la viabilité, la solidarité, la liberté, le développement et les droits humains. L’heuristique de la peur permet de court-circuiter la concertation citoyenne sans jamais devoir présenter de bilan comptable sur l’économie politique de ses « guerres », sur ses erreurs stratégiques, ses dommages collatéraux et sa cécité empirique.

La mobilisation contre cet énième ennemi viral est une répétition générale ayant permis la mise en place de dispositifs visant à pister les moindres faits et gestes, chaque contact d’un individu. Dépossédés par les quatre ou cinq géants du numérique des données qu’ils produisent au quotidien, les citoyens voient maintenant les informations relatives à leur état de santé, à leurs maladies chroniques et/ou congénitales, devenir l’enjeu d’une nouvelle captation. Nos données nous espionnent et nous contraignent. Big Pharma et Big Data œuvrent de concert à une dépossession programmée pour exploiter ainsi des gisements qui s’en vont accroître encore l’enrichissement colossal du plus petit nombre. Bienvenue dans le monde réel où 1% des individus détient plus que 90% de la population mondiale (rapport 2020 de l’ONG Oxfam). Les crises du futur, plus sévères, pourraient effacer la citoyenneté au détriment d’une automatisation mentale et comportementale des agents humains où, au nom de la sécurité, penser, diverger, protester, résister seraient bannis et réprimés sans merci. Assange, Snowden et les lanceurs d’alerte sont les pestiférés de ces sociétés sécuritaires où les hommes finissent par être des insectes sociaux comme les autres. Sécurité, mégacontrôle et télé-surveillance de masse imposent et maintiennent la confusion là où Rousseau, dans Du contrat social (1762), établissait « une grande différence entre soumettre une multitude et régir une société ».

Réda Benkirane*

* Sociologue, auteur notamment du rapport aux Nations Unies, Radicalisation, violence et (in)sécurité au Sahel (HD/PNUD 2016, URL : http://sahelradical.hypotheses.org).

سياسة الوباء في عهد المجتمعات الأمنية

،رضا بنكيران، عالم اجتماع، باحث بمعهد الدراسات العليا الدولية والتنمية جنيف، سويسرا

“وهو مؤلف تقرير الأمم المتحدة، “التطرف، العنف و(اللا) الأمن في منطقة الساحل

.(HD / PNUD 2016) 

Réda Benkirane, « Coronavirus, couronnement des sociétés sécuritaires », Politis, 12 juin 2020 : <https://www.politis.fr/articles/2020/06/coronavirus-couronnement-des-societes-securitaires-42024/>

 

 (SoufienChinig@gmail.com)   ترجمة: سفيان شنيك
طالب باحث بالأنثربولوجيا والسوسيولوجيا