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1956 : Ombres et lumière : Scission dans le camp nationaliste

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Publié par Le soir Echos le 11/08/2010

1956 : Ombres et lumière : Scission dans le camp nationaliste

Par Kenza Homman Loudiyi et Abdellah El Ghazouani

Deux hommes, Allal El Fassi et Mohamed Belhassan Ouazzani, que tout aurait dû rassembler, sont à l’origine de la création de deux partis, ancêtres du PI et du PDI, qui vont faire l’apprentissage de la vie politique moderne, mais qui, à l’indépendance, en arriveront à l’affrontement violent, qui sera coûteux en vies humaines.

Les deux leaders, tous deux sont nés à Fès, en 1910. Allal El Fassi subit l’influence du mouvement salafite. Il fera ses études supérieures à la Qarawiyyin.

Belhassan Ouazzani, après le msid, et le CEP, entre au lycée Moulay Idriss, puis au lycée Gouraud. Il passe le baccalauréat à Paris et il obtient son diplôme d’études supérieures en sciences politiques.

Les deux hommes participent à la création du Comité d’action marocaine (CAM). Mais au sein du CAM, la scission, qui se profilait, finit par éclater au grand jour, après mars 1937.

Le 23 juillet 1937: lancement du Parti national (PN), sous la direction de Allal El Fassi. Mohamed Belhassan Ouazzani, réplique en créant la Haraka qawmiya, le Mouvement patriotique.

Les 1er et 2 septembre, des incidents meurtriers éclatent à la province de Meknès. El Fassi organise des actions dans plusieurs villes. Le 26 octobre 1937, le Parti national est dissous. Le 3 novembre, El Fassi est envoyé en résidence surveillée au Gabon. Le 29 octobre, Ouazzani l’avait précédé dans le Sud marocain.

Parti de l’istiqlal (P.I.) – Parti démocratique de l’indépendance (P.D.I.)

L’exil des deux leaders prend fin en 1946, avec un Résident libéral, Labonne. Entretemps, le Parti national était devenu, en décembre 1943 le Parti de l’istiqlal. Ouazzani fonde le Parti démocrate pour l’indépendance (P.D.I.).

Mais après le voyage de Sidi Mohamed ben Youssef à Tanger en 1947, Alphonse Juin est nommé Résident, avec pour mission de «remettre le Sultan dans le creux». Les deux partis vont alors prendre des trajectoires différentes.

Le général Juin est venu à Rabat, un plein dossier de «réformes» sous le bras. Mais le Sultan refuse d’y apposer son sceau chaque fois qu’elles revêtent un caractère de co-souveraineté, opposé à l’esprit du traité de Fès. Sur ces «réformes», tandis que le P.I. calque son attitude sur celle du souverain, le P.D.I. choisit, lui, une autre voie.

Ouazzani remet au Résident un mémorandum le 23 septembre 1947 sur sa vision de la situation au Maroc. A partir du 28 novembre, tous les vendredis, à la Résidence, réunion entre les autorités françaises et le P.D.I.

C’est le «Plan d’action immédiate ». Le P.I. dans sa presse l’attaque violemment, tout comme il fait feu de tout bois contre les «réformes» proposées par le Résident.

Le P.I. dira : «L’indépendance, d’abord, ensuite, on verra». Il refusera, tant que le principe de l’indépendance ne sera pas reconnu, d’appuyer quelque projet de réformes que ce soit.

Le P.D.I., quant à lui, estime que «l’indépendance sans démocratie ne sera pas une vraie indépendance».

En 1951, néanmoins, sous l’impulsion de la Ligue arabe, quatre partis signent à Tanger un pacte d’union : deux de la zone Nord, le P.R.N. de Torrès et le P.U.M. de Naciri ; et deux de la zone Sud, le P.I. et le P.D.I. C’est le Front national marocain.

Le P.D.I. ne sera pas touché par la vague de répression de décembre 1952,après l’assassinat du syndicaliste tunisien, Ferhat Hachad. Mais, le 2 août 1953, il dénonce la manœuvre qui se préparait, et le 17 août, un de ses dirigeants, Abdelkader Benjelloun, envoie une lettre de protestation au Quai d’Orsay.

Le P.I. n’aura de cesse de répéter à l’envi que les « shouristes » étaient des «traîtres», et cela depuis le 11 janvier 1944.

Même si le 13 janvier 1944, Abdelhadi Boutaleb, au nom des amis de Ouazzani avait remis à Sidi Mohamed ben Youssef un manifeste, dans lequel, à leur tour, ils demandent l’indépendance du Maroc.

Après 1947, la Résidence générale mettra la pression sur le P.I. –comme sur le Sultan– dans le but de fissurer leur alliance tactique.

En donnant l’impression d’accepter les avances du Résident général, le P.D.I. a-t-il commis une erreur historique et une faute politique ? Tout comme le Parti communiste marocain, qui a tardé à prendre le train en marche, en refusant de s’associer à la revendication d’indépendance.

Le PCM

Entre 1936 et 1939, ce parti était un simple comité régional du Parti communiste français, et ouvert aux seuls Européens. En 1943, avec comme Secrétaire général Léon Sultan, il devient autonome, et s’appelle le Parti communiste du Maroc. En 1945, il prendra la dénomination de Parti communiste marocain (P.C.M.).

Il modifie sa tactique, par la suite. Ali Yata, le nouveau secrétaire général, est reçu au Palais par Sidi Mohamed. Il réclame l’indépendance dans le cadre de l’Union française. Avec la marocanisation de ses cadres et le début de la guerre froide, il devient nationaliste et anti-impérialiste. Mais, ni le P.I. ni le P.D.I. n’accepteront de travailler avec lui. Et, en 1951, il ne sera pas invité à faire partie du Front national marocain commun.

Pour le parti de l’Istiqlal, la faute de janvier 1944 est impardonnable, quoi que le P.C.M. ait pu faire pour se racheter, par la suite. D’autant que les deux partis allaient se retrouver en concurrence, entre 1947 et 1952, pour s’attirer les suffrages des milieux populaires. Le «péché originel» du PCM allait longtemps rester un fardeau pour lui.

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EXPOSITION À L’OCCASION DE LA 30ÈME COMMÉMORATION DU DÉCÈS DE MOHAMED HASSAN OUAZZANI

La galerie Mohamed El Kacimi de Fès a abrité du 10 septembre au 30 octobre 2008 une exposition photographique qui donne un aperçu sur le parcours patriotique de Mohamed Hassan Ouazzani ainsi que sur les moments forts du mouvement nationaliste marocain.

La cérémonie de vernissage de cette exposition, initiée par la Fondation Mohamed Hassan Ouazzani en coordination avec la délégation régionale du département de l’Education nationale, s’est déroulée, mercredi 10 septembre 2008, en présence notamment du wali de la région de Fès-Boulemane, d’historiens, d’intellectuels et de plusieurs personnalités du monde de l’art et de la culture.

Cette exposition de photos ainsi que de manuscrits et de documents historiques, vise non seulement à faire connaître le parcours patriotique de Mohamed Hassan Ouazzani, mais aussi de promouvoir l’histoire du Royaume et de conserver la mémoire collective.

Elle est aussi l’occasion de rappeler les différentes formes de combat mené pour le recouvrement de l’indépendance, et la constante mobilisation pour la préservation de l’intégrité territoriale du pays.

Cette initiative vise également à transmettre aux générations présentes et futures des données précises de l’histoire glorieuse du Maroc en appelant à la préservation du patrimoine du mouvement nationaliste.

Mohamed Hassan El Ouazzani : Le pionnier du pluralisme et de la presse indépendante

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Publié par La gazette du Maroc le 24/04/2006

Mohamed Hassan El Ouazzani : Le pionnier du pluralisme et de la presse indépendante

Par Bahi Mohamed Ahmed

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Notre confrère Bahi Mohamed Ahmed poursuit sa série exclusive sur les leaders politiques marocains disparus. Après Allal El Fassi, dont le portrait a été brossé dans notre édition de la semaine dernière, il nous présente, cette semaine, un autre leader charismatique : Mohamed Hassan El Ouazzani, leader du Parti de la Choura et de l’Istiqlal et précurseur de l’idéal démocratique et pluraliste pour lequel il militait dès les années trente. Un homme politique qui sort des sentiers battus.

Mohamed Hassan El Ouazzani se démarque largement des leaders politiques que le Maroc a connus, que ce soit durant les années de lutte nationale ou après la proclamation de l’indépendance du Royaume.
Mahjoubi Aherdane, qui l’a connu de très près durant les années de braise, affirme que « Mohamed Hassan El Ouazzani a beaucoup plus souffert durant les années de l’indépendance que durant celles du protectorat ». Feu Ali Yata, autre leader et fondateur de l’ancien Parti communiste marocain (aujourd’hui PPS) souligne, pour sa part, que « Mohamed Hassan El Ouazzani est incontestablement l’un des pères fondateurs de la lutte nationale pour l’indépendance ».
Pour sa part, feu Abderrahim Bouabid, le leader charismatique de l’USFP, considère que le leader du Parti de la Choura et de l’Istiqlal (PDI) « était une référence, un maître et un exemple pour ses compagnons de lutte. Son intégrité, sa droiture et ses attitudes audacieuses et sa sagesse à toute épreuve faisaient de lui un patrimoine commun de tous les Marocains de toutes les couches sociales, de toutes les sensibilités politiques et culturelles ».

Un demi-siècle au service de la patrie
Mohamed Hassan El Ouazzani est né en 1910 à Fès. A la proclamation du protectorat, il avait à peine deux ans, mais c’est à un âge précoce qu’il s’engagea dans le mouvement national.
Le 9 septembre 1978, il nous quittera au terme d’un parcours nationaliste exemplaire. Une vie vouée à la liberté, aux idées pluralistes et à la presse authentiquement indépendante.
Un demi-siècle de résistance à toutes les manoeuvres colonialistes, au point de faire de Mohamed Hassan El Ouazzani un phénomène de la vie politique marocaine.
Dans sa démarche, la lutte pour l’indépendance était aussi celle de la démocratie, du pluralisme et l’Etat de droit. C’est ce qui fera de lui un précurseur.
Après des études à El Quaraouiyine, il
ira en France pour parfaire sa formation dans les sciences politiques. Il intégrera également l’école de journalisme et se met à étudier les langues orientales. Il préparera son doctorat de sciences politiques en Suisse et en profite pour créer l’une des toutes premières structures politiques, à savoir l’association des étudiants musulmans en France.
A son retour au Maroc, il fonde la Koutla de l’action nationale et rédige le texte des propositions de réforme interne réclamée dès les années trente par les pionniers du mouvement national.

Utiliser la langue de l’occupant pour le combattre avec
En 1933, il lance le journal « Al Maghrib » et sera, quelques années plus tard, le rédacteur en chef et la cheville ouvrière d’un journal pionnier “L’action du Peuple”, l’organe officiel de la Koutla de l’Action nationale. Une publication pour laquelle il a choisi la langue française. Une autre manière d’utiliser la langue de l’occupant pour le combattre avec.
Tous les cercles politiques s’accordent à considérer Mohamed Hassan El Ouazzani comme étant l’authentique pionnier de
la presse écrite au Maroc. C’est ainsi
qu’il lancera coup sur coup plusieurs publications dont, notamment, le quotidien “Array El Am” (l’opinion publique), “Addoustour” (la Constitution) “Assyassa” (la politique) et “Assaiha” (l’appel). Mais ce qui distingua le plus Mohamed Hassan El Ouazzani est la régularité de ses chroniques et textes qu’il publiait dans les différents journaux qu’il a eu l’occasion de publier durant ces années de lutte anti-coloniale puis durant les premières années de l’indépendance.

Neuf années d’exil au Sahara
Après la scission de la Koutla de l’Action Nationale, il fonda la fameuse “Haraka Al Kaoumia” pour contrecarrer ses adversaires du mouvement national présidé par feu Allal El Fassi, le futur président et leader du Parti de l’Istiqlal. Cette mouvance qui prendra par la suite le nom du Parti de la Choura et de l’Istiqlal (le Parti de la Démocratie et de l’Indépendance PDI).
En 1937, il sera arrêté et exilé au Sahara durant neuf années dans les pénitenciers d’Akka, Tata, Tagounit, Guelmima et Itzer.
Libéré en 1946, il reprendra son action politique et choisira de s’installer définitivement au Caire, la capitale égyptienne, où il poursuivra sa lutte pour l’indépendance des pays du Maghreb et pour la réalisation de ses idéaux panarabes.
On retiendra également de son itinéraire qu’il avait assuré le secrétariat permanent du grand leader arabe, Chakib Arsalane, et qu’il était aussi membre du bureau du Maghreb Arabe au Caire qui réunissait l’élite des militants politiques marocains, algériens et tunisiens et que présidait un certain Abdelkrim Khattabi, membre de la délégation marocaine ayant défendu la cause nationale auprès du mouvement des non-alignés à Bandoeng en 1955. L’occasion de côtoyer, entre autres, les présidents égyptien Jamal Abdennasser, indonésien Sukarno, indien Jawaharlal Nehru sans oublier le leader tunisien Habib Bourguiba. Il ira égalelment aux Nations Unies pour défendre la cause marocaine.

Traduit de l’arabe par Omar El Anouari

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Histoire. L’Istiqlal tortionnaire ?

Telquel

Publié par TelQuel, n° 172, avril 2005.

L’istiqlal tortionnaire?

Par Driss Bennani

L’Istiqlal a torturé des centaines de personnes dans des maisons de torture secrètes entre 1956 et 1960. Des cadres du parti le reconnaissent aujourd’hui. Mais de quel Istiqlal parlons-nous ? Celui de Balafrej, d’El Fassi ou de… Ben Barka ? Enquête

Saura-t-on, un jour, ce qui s’est réellement passé lors des trois premières années de l’indépendance ? Nos responsables politiques (certains d’entre eux) auront-ils le courage d’assumer enfin ce que les plus honnêtes d’entre eux appellent gentiment
aujourd’hui “les écarts de départ” ? Cesseront-ils de noyer la vérité au milieu de leurs accusations croisées, et souvent manipulatrices ? Une récente visite à Dar Bricha (Tétouan) a brusquement remis ces questions au goût du jour. Initiée par le Forum vérité et justice (FVJ), elle a révélé au grand public cette banale maison tétouanaise, dressée au milieu de nulle part, délabrée et aujourd’hui habitée par deux familles nombreuses… et visiblement pas tout à fait au courant de l’objet de la visite ce jour-là. Pourquoi autant de monde s’était-il soudain donné rendez-vous devant leur ancienne demeure ? Que trouvent-ils de si intéressant à ces murs qu’un promoteur immobilier avait menacé de raser il n’y a pas si longtemps de cela ? Ils seront les premiers surpris en apprenant que, là même où ils vivent aujourd’hui, des hommes ont goûté aux pires des tortures et que, pour beaucoup, Dar Bricha était la “dernière demeure”. Bien avant Derb Moulay Cherif, Agdez ou Tazmamart. La première maison de torture du Maroc indépendant. Rien que ça.
Qui y était torturé, par qui, quand, comment et pourquoi ? Difficile de répondre. à moins de céder aux versions aussi têtues des uns que des autres, il est difficile de fournir des réponses vraies et affirmatives. Grosso modo, disons que (ce sont les seuls faits avérés) Dar Bricha était tenue par des istiqlaliens ou proches du parti nationaliste, que de nombreux Chouris (membres du parti de la Choura et de l’Istiqlal) et autres y ont été torturés à partir de 1956. Aller plus loin dans la recherche de vérité se révèle être un véritable casse-tête. “Même au niveau de l’IER, il est difficile de trancher, tant ces premières années de l’indépendance restent floues. Le paysage politique était encore un tout compact et le pouvoir trop dilué pour que des responsabilités soient clairement établies”, analyse cet observateur, proche des membres de l’instance.

L’Istiqlal, mais lequel ?
Dans l’esprit des Chouris pourtant, point de doute. Leur parti est aujourd’hui presque inexistant et n’ont qu’une revanche à prendre, acculer l’Istiqlal, leur ennemi de toujours. Abdessalam Ouazzani est le coordonnateur du parti du Choura et de l’Istiqlal dans les provinces du nord. Le sexagénaire ne bronche même en lançant, une énième fois sans doute, que “l’Istiqlal est à 100% responsable des atrocités qui ont eu lieu au lendemain de l’indépendance”. “Le parti d’Allal El Fassi, poursuit Ouazzani, enlevait nos militants, les torturaient, souvent à mort. L’Istiqlal est le précurseur du crime politique au Maroc indépendant”. Exactement le genre de déclarations qui fait méchamment sourire les cadors du parti d’Allal El Fassi. Sans renier cette époque sombre de l’histoire récente du pays (ils reconnaissent les tortures, l’existence de Dar Bricha, etc.), ils insistent, dans un premier temps, sur le côté “sporadique et spontané de ces égards”. Pour beaucoup d’entre eux, “il s’agit de groupes de Feddaiyine (résistants) réfugiés dans certains repères du parti (dont Dar Bricha), devenus incontrôlables après l’indépendance, et qui auraient agi de leur propre gré”.
Premier point donc, il existait bien une relation organique entre les tortionnaires et le parti de l’Istiqlal, de l’aveu même de certains leaders actuels. Mais agissaient-ils réellement sans l’aval de la direction centrale du parti, étaient-ils réellement incontrôlables ?
Difficile de faire croire cette version des faits aux quelques chouris endurcis, encore à la recherche d’équité (peut-être moins de réconciliation). C’est que ces derniers ont leurs arguments également. “Les enlèvements se faisaient en voiture, exécutés par des groupes sur les routes, à la sortie des maisons, etc. Des centaines de personnes enlevées, au même moment, étaient ensuite emprisonnées dans plusieurs maisons de tortures dans le nord du royaume, déplacées, etc. Tout cela nécessite des moyens, une stratégie. Ce n’était pas du tout improvisé. C’est risible d’entendre des responsables actuels de l’Istiqlal dire que leurs état-majors n’étaient pas au courant”. Sous couvert d’anonymat et de conditionnel, ce jeune responsable istiqlali rodé aux ruses du vieux parti analyse : “Vu que les victimes étaient des chouris, le bourreau ne pouvait être qu’istiqlali”. “D’accord, mais de quel Istiqlal parle-t-on dans ce cas?”, s’aventure presque à penser un membre du conseil national du parti. La question, d’apparence anodine et politicienne, est pourtant lucide. Jusqu’en 1959, date de la création de l’UNFP, l’Istiqlal réunissait tous les courants politiques du Maroc. Y cohabitaient des gens comme Allal El Fassi, Mohamed Boucetta, mais aussi Abderrahim Bouabid et Mehdi Ben Barka. Ce qui permet à certains renards du parti nationaliste de se blanchir en acculant l’aile gauchiste et blanquiste que couvait l’Istiqlal. “Ce sont eux qui sont à l’origine de ces massacres, c’est d’ailleurs dans leur culture. Ne s’illustreront-ils pas plus tard par plusieurs actes de violence ?”, lance le même membre du conseil national. Le ton change …

Et l’état dans tout cela ?
Selon une correspondance rédigée par Abdelkrim El Khattabi à l’attention de Mohamed Ouazzani (chef du parti de la Choura et de l’Istiqlal) en 1960 (voir encadré), l’émir du Rif liste des maisons de torture existant partout dans le royaume, et estime le nombre de torturés entre 1956 et 1960 à plus de 9000 personnes. “Le chiffre est exagéré, peut-être même multiplié par 10”, analyse un observateur indépendant. Qu’à cela ne tienne, une question s’impose : où était donc l’état (ou la monarchie) au moment où des centaines de ses citoyens (sujets) étaient enlevés, torturés, tués et enterrés? Si Abdelkrim El Khattabi, de son exil au Caire, a pu estimer cela, qu’en est-il du pouvoir central à Rabat ? “C’est ne pas se mettre dans le contexte de l’époque”, répond cet historien. En 1956, le Maroc accède tout juste à l’indépendance. Dès son retour d’exil, Mohammed V affirme qu’il est désormais roi de tous les Marocains. L’Istiqlal, parti qui a toujours co-revendiqué la paternité de l’indépendance, sent le coup venir. Fin 1955, un gouvernement pluriel est nommé, avec un Premier ministre indépendant à sa tête (El Bekkay), 10 ministres de l’Istiqlal et 6 du Choura. L’Istiqlal rumine sa rage et finit par revendiquer un gouvernement homogène, menaçant de quitter celui déjà en place. En 1956, craignant que la popularité du parti d’Allal El Fassi ne se retourne contre lui, Mohammed V cède aux pressions et nomme Ahmed Balafrej à la tête d’un gouvernement Istiqlali. Petit à petit, le parti tisse sa toile un peu partout dans les institutions du jeune état indépendant au point de s’en confondre. “Ils contrôlaient la police, la justice, les prisons, etc. Ils étaient gouverneurs, procureurs et ministres. Un rouleau compresseur qui rasait tout ce qui ne lui plaisait pas”, raconte Abdessalam Ouazzani. à commencer par les Chouris, évidemment.

Pourquoi ?
Le parti d’El Ouazzani rassemblait une élite avant-gardiste et libérale qui dérangeait (elle parlait déjà de monarchie constitutionnelle, de libertés publiques, de légitimité démocratique, de pluralisme). “L’Istiqlal voulait, lui, jalousement garder sa position de premier parti nationaliste et l’image du parti dont les cadres ont libéré la nation”, reconnaît un responsable actuel du parti. Cela revient-il à reconnaître (expliquer) les excès des premières années d’indépendance ? Silence radio.
Des témoignages récents (dont celui de Abdallah Ouaggouti, grand compagnon d’Abdelkrim El Khatib) font cependant sortir les responsables de l’Istiqlal de leurs gonds. Ils racontent comment Allal El Fassi a personnellement visité Dar Bricha et demandé à ce qu’on lui fasse entendre les hurlements des chouris. Et là, c’est le secrétaire général du parti en personne qui monte au créneau. Selon Abbès El Fassi, “dire cela est insultant. Cela ne nous dérange pas que le peuple marocain sache toute la vérité sur ce qui a pu se passer lors de ces années et sur ceux qui se sont réfugiés à l’étranger et ont souvent bénéficié d’aides et de largesses de l’étranger”. La référence, à peine voilée aux gauchistes de l’Istiqlal de 56, est censée blanchir le parti de droite. Mais reconnaît de fait, au moins, l’existence et l’ampleur de ces crimes et l’origine de la relation avec l’Istiqlal. Et Mohammed V ? Il était apparemment au courant mais n’avait pas les moyens de contrer un parti qui avait, à un moment, plus de pouvoir que lui. Reste Mehdi Ben Barka. Dans une récente interview, Abdelwahed Maâch, secrétaire général du parti de la Choura et de l’Istiqlal ne mâche pas ses mots pour accuser le leader socialiste d’avoir orchestré tout cela avec Ahmed Balafrej… blanchissant au passage Allal El Fassi. Retour à la case départ.

Document. Quand Abdelkrim accable
C’est un document daté de 1960. Une lettre de huit pages envoyée par Abdelkrim El Khattabi à Mohamed Ouazzani, chef du parti de la Choura et de l’Istiqlal. Grâce à ses services de sécurité, l’émir du Rif y dit pouvoir quantifier l’ampleur des crimes politiques qui ont été enregistrés dans le pays à partir de 1956. En tout, estime Abdelkrim, ce sont 9672 personnes qui auraient été arrêtées dans la centaine de centres de détention dissimulés dans tout le royaume (et que Abdelkrim liste avec précision dans sa lettre). En outre, Abdelkrim dit pouvoir fournir tous les détails concernant les personnes arrêtées (jusque leur état civil, dit-il). à aucun moment cependant, Abdelkrim ne cite clairement l’Istiqlal, s’attardant sur des images et des insinuations qui renvoient au parti d’Allal El Fassi.
Maintenant quel crédit donner à ce document ? “Les chiffres y sont certainement exagérés, personne ne pouvait à l’époque quantifier les crimes avec autant de précision. Mais l’honnêteté des informations concernant les lieux de torture et les méthodes utilisées est établie”, explique un historien.

Manifestes de l’Indépendance : L’histoire aussi a des petits dessous

L'économiste
Publié par L’Economiste, N°: 1935 Le 10/01/2005

Manifestes de l’Indépendance :
L’histoire aussi a des petits dessous

“Youpi, c’est jour férié!”. Il y a plusieurs manifestes. Encore des batailles de légitimité. Que fête-t-on déjà ce mardi 11 janvier? Ah oui, le Manifeste de l’Indépendance, remis le 11 janvier 1944 par les nationalistes au Sultan Mohammed ben Youssef, à Roosevelt, Churchill et à la France. Ce n’est pas rien, et pourtant, sur dix personnes testées au hasard des rencontres, six (dont un célèbre humoriste et un contrôleur de gestion d’une grande société) ont avoué “ne pas trop savoir ce que l’on fêtait”: “Youpi c’est jour férié!” Mais quel sens donner à cette histoire pas si vieille, et qui pourtant ne dit pas grand-chose à beaucoup de gens? Pourtant, loin de l’emphase, cette période-là a constitué une vraie rupture historique. “C’est le moment où l’on passe de la logique réformatrice du Protectorat à la revendication de l’indépendance. Le traité du Protectorat est devenu caduc pour les Marocains”, explique l’historien Mustapha Bouaziz. Ce manifeste scelle aussi l’alliance entre les nationalistes et le Sultan de manière solennelle. Mais attention, ce n’est pas le seul manifeste, ni la seule alliance!Par ce manifeste, la relation entre le Sultan et les nationalistes est passée du tacite à l’explicite. C’est également la période où, à l’international, la France n’est plus considérée comme le seul acteur important, par les nationalistes comme par le Sultan (cf. La Conférence d’Anfa de 1943). “C’était peut-être l’acteur le plus faible à ce moment car Roosevelt et Churchill ont fait de l’ombre à De Gaulle; l’image de la France s’effondrait”, analyse l’historien. C’était donc une autre rupture dans le rapport colonisé-colonisateur. Mais cette histoire était et est encore un enjeu politique que les différents acteurs veulent s’approprier. Et cela se répercute même sur l’écriture de l’Histoire, qui attend que la mémoire collective, plus propice à la glorification des héros, lui cède la place. Car si les faits principaux sont prouvés et avérés, les historiens ne sont pas au bout de leurs peines.Les doutes sur certains faits sont encore retranscrits, validés par les officiels(1). Des découvertes se font encore. “Encore trop de personnages et d’enjeux politiques dans les coulisses”, dit un historien. Mais il refusera de livrer le fond de sa pensée.

D’autres refuseront aussi de répondre aux questions: des silences qui parlent? . La bataille des héros
Les dissensions politiques et sociales de l’époque rattrapent ce présent et c’est eux qui racontent encore notre indépendance. Un Boubker Kadiri, l’un des héros de l’indépendance, réfute certains propos de Mohamed Hassan El Ouazzani, autre figure de la Résistance. Un historien cherche encore les motivations des uns et des autres à cette époque, poussant la démarche contradictoire jusqu’à se demander si les nationalistes n’avaient pas pris la décision de réclamer l’indépendance qu’après le débarquement américain de 42 (2).Les historiens veulent faire de la “réhabilitation historique”, comme l’expliquent certains.“L’histoire de cette période reste liée à la publication des sources officielles marocaines et françaises dont la totalité ne sera livrée aux historiens que dans quelques décennies”, écrit Moulay Abdelhadi Alaoui (in “Le Maroc du traité de Fès à la libération”). Le passé serait encore trop vivant.

La permanence du sens historique est loin d’être acquise aujourd’hui, même après 61 ans! Il n’y a pas une seule légitimité mais plusieurs. Parce qu’il y a eu un manifeste le 18 décembre 1942, puis un autre le 13 janvier 1944, rédigé par le parti de Ouazzani. “On en reparle depuis ces dix dernières années”, signale Bouaziz. Et il y avait eu un premier document de demandes de réformes, en 1931, puis le Plan de réformes de 1934. Seuls les spécialistes connaissent ces détails. Pour tout le monde, celui qui reste c’est celui de l’Istiqlal, celui du 11 janvier 44. Bouaziz confirme les doutes: “C’est vrai que ni les formes, ni les étapes de cette libération ne sont claires, mais cela n’empêche pas d’entreprendre une pratique politique pleine d’innovations”, à propos du “mouvement national” (plus large que “nationaliste”) des années 30. Rendez-vous au 100e anniversaire pour une autre histoire peut-être, qui sait?

L’autre manifeste

Le parti de la Choura et de l’Istiqlal, mené par Ouazzani, issu du Comité d’action marocain (comme le Parti de l’Istiqlal), a, lui aussi, présenté un manifeste au Souverain, deux jours après celui de l’Istiqlal. Et l’on n’en parle que ces dix dernières années, rapporte un historien… La réhabilitation prend décidément du temps. En fait, le manifeste du Parti de l’Istiqlal lui a été soumis. Mais les deux protagonistes ne se sont pas mis d’accord. Il y a eu négociation entre les anciens membres du Parti national (les “amis de Allal Fassi”) et les anciens de la Haraka Qaoumya (premier parti de Ouazzani). Allal Fassi était en exil au Gabon et Ouazzani était en résidence surveillée dans le sud du Maroc, à Idzer. L’intention des deux groupes était de présenter un manifeste commun. Mais échec des négociations. Apparemment pour des raisons de formules et classement des signatures! C’est-à-dire que les dignitaires débattaient jusque sur la hiérarchie des signatures de chacun sur ce manifeste.

Du Protectorat à la Libération

1912-1925: Après la signature du traité de Fès, c’est le traumatisme et l’éclipse de l’élite citadine et la “pacification” dans les campagnes (qui a duré jusqu’en 1937). 1925-1937: Le mouvement national, politique, citadin et légaliste s’organise. La principale revendication: réformer le protectorat pour permettre aux Marocains d’être des citoyens à part entière sous le contrôle de la France.

1930: Le Dahir berbère: c’est la première rupture après la colonisation et l’apogée du mouvement nationaliste qui a compris que ce dahir visait la séparation des Arabes et Berbères et donc un contrôle français plus important sur deux territoires distincts.

1931: Le document de revendications marocaines est signé le 1er mai par 800 personnalités de la région du Nord. C’est, semble-t-il, le premier du genre dans la lutte anticoloniale marocaine.

1934: Le Comité d’action marocaine (CAM) élabore le plan de réformes et demande la réforme du Traité du Protectorat (ou de Fès). Ponsot, le résident général de France de l’époque en avait dit: “c’est une bonne thèse de doctorat en droit”…. 1936: Grèves ouvrières au Maroc après l’arrivée au pouvoir du Front populaire en France. Le CAM se transforme sans autorisation en parti politique. Les colons arrêtent Allal Fassi, Hassan Ouazzani et Mohamed Lyazidi, leaders du mouvement nationaliste. Affrontements généralisés et arrestations politiques.

1937: Le résident Noguès dissout le CAM. Deux mois après, deux partis politiques se recréent: le Parti national pour la réalisation des réformes de Allal Fassi et Le mouvement Qaoumya de Mohamed ben Hassan Ouazzani. Rearrestations de leaders nationalistes, emprisonnements massifs, dissolution des partis, interdiction de journaux… Allal Fassi est exilé au Gabon, Ouazzani en résidence surveillée dans le Sud marocain et Balafrej en Suisse.1939-1944. 1939: Le Sultan soutient la France dans la Seconde Guerre mondiale et en fait appel à son peuple. Les nationalistes donnent également leur appui.

8 novembre 1942: débarquement américain. 18 novembre 1942: publication du Premier manifeste de l’Indépendance par les nationalistes de la zone nord (espagnole à l’époque). 1943 : En janvier, c’est la Conférence d’Anfa où Roosevelt s’entretient en secret avec Mohammed V. En novembre, création du Parti communiste marocain.

1944-1950: 11 janvier: Manifeste de l’Indépendance du parti de l’Istiqlal. C’est la deuxième rupture assumée après celle de 1930, même si elle a commencé en 1939. 13 janvier: Manifeste de l’Indépendance du mouvement Qaoumya. Le Souverain et les nationaux sont solennellement des alliés en 44. En 43, la France perd de son aura internationale. Elle n’est plus l’unique interlocuteur du Souverain et des nationalistes.

1950-1956: Après la déportation de Mohammed V, la résistance revient à la lutte armée jusqu’à l’indépendance.

Source: Bernard Lugan, histoire du Maroc, des origines à nos jours édition Perrin, Mostafa Bouaziz, , aux origines de la Koutla démocratique, Université Hassan II, Aïn chok.

Mouna KADIRI.

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DÉMOCRATIE AU MAGHREB : ASPIRATIONS, RÉALISATIONS, PERSPECTIVES

h0iswqiA l’occasion de la vingtième commémoration du décès de Mohamed Hassan Ouazzani, la Fondation créée en hommage au combat de l’éminent Patriote pour l’indépendance du Maroc et sa lutte inlassable pour l’instauration de la démocratie dans son pays, a organisé, sous le patronage de Sa Majesté Hassan II — que Dieu ait son âme — un colloque international, à Fès, en septembre 1998. Des spécialistes marocains et étrangers ont été invités à traiter de la démocratie au Maghreb : aspirations, réalisations et perspectives.

La Fondation qui a procédé depuis sa création, en 1980, à la publication des écrits de Mohamed Hassan Ouazzani et d’études concernant l’un ou l’autre aspect de son action et de sa pensée, ne s’est pas limitée, en organisant ce colloque, complété d’une riche exposition de documents et de photos sur le mouvement national, au musée du Batha, à apporter des éclairages nouveaux sur l’œuvre et la vie du militant, du journaliste et du chef et responsable politique qu’il a été, mais elle s’est proposée aussi et surtout de nourrir une réflexion et un débat sur les choix et les expériences démocratiques dans les trois pays du Maghreb.

Mercredi 9 septembre 1998

15h 00   Accueil des participants et des invités : Salle des conférences Batha / Fès.

16h 00   Ouverture officielle du colloque par Monsieur le Premier Ministre, M. Abderrahmane El Youssoufi.

Intervention de hautes personnalités et de témoins de la vie et de l’action de Mohamed Hassan Ouazzani et du mouvement national marocain.

16h 30   Pause

18h 30   Clôture de la journée

19h 00   Réception officielle offerte par la Communauté urbaine de Fès.

Jeudi 10 septembre 1998

09h 00 – 10h 40

Premier thème : Problématique de la démocratie au Maghreb

Président : M. Le Recteur Mohamed Kably

Najib Ba Mohamed, professeur

Rapport introductif.

Yahd Ben Achour, professeur

Les problématiques de la démocratie et des droits de l’homme au Maghreb arabe

Mohamed Debbagh, professeur

La démocratie et le rôle de la justice administrative dans l’édification de l’Etat de Droit

Hassan Ouazzani-Chahdi, professeur

La démocratie locale au Maroc : réalisations et perspectives

Mohamed Hajji, professeur

Lecture dans les constitutions des Etats du Maghreb

Abdelaziz Berredouane Idrissi

Le problème de la démocratie en Algérie : entre le champ politique et le champ religieux

11h 00   Pause

11h 20   Débats

15h 00 – 16h 20

Deuxième thème : La démocratie et les institutions politiques

Président : M. le Doyen Abdelkader Kadiri

Antoine Fleury, Professeur

Universalité et pluralité de la démocratie dans le monde contemporain

Mohamed Tozy, professeur

Le libéralisme politique à l’épreuve de l’Islam

Mohamed Harbi, professeur

La démocratie dans le mouvement national algérien

Mohamed Kerrou,

L’Etat de Bourguiba entre sécularisation et démocratie

Abdelmajid Benjelloun, professeur

La démocratie chez Mohamed Hassan Ouazzani

16h 40   Pause

Najib Ba Mohamed, professeur

Constitutionnalisation du système et transition démocratique au Maroc

Mohamed Madani, professeur

Le système des partis politiques au Maroc

Abderrahman Moussaoui, professeur

L’expérience algérienne de démocratie : interprétation anthropologique

18h 00   Débats

 Vendredi 11 septembre 1998

09h 00 – 10h 40

Troisième thème : La démocratie chez Mohamed Hassan Ouazzani

Président : M. Le Recteur Abdelwahad Tazi Saoud

Ali Hassani, professeur

Mohamed Hassan Ouazzani et la problématique de la démocratie au Maroc

Najia Ben Youssef, professeur

Nation, exercice du pouvoir dans la pensée politique de Mohamed Hassan Ouazzani

Mohamed Dafali, professeur

Le système électoral dans le discours de Mohamed Hassan Ouazzani

Ahmed Erredaouni, professeur

La question constitutionnelle dans le discours de Mohamed Hassan Ouazzani

10h 40   Pause café

12h 00   Séance de Clôture

Youssef El Fassi, professeur

Rapport de synthèse 

16h 00   Visite commentée du domicile de Mohamed Hassan Ouazzani et d’autres lieux historiques liés au mouvement national marocain.

Par ordre de passage :

Mercredi 9 septembre 1998

Monsieur le Premier Ministre, M. Abderrahmane El Youssoufi.

Intervention de hautes personnalités et de témoins de la vie et de l’action de Mohamed Hassan Ouazzani et du mouvement national marocain

Jeudi 10 septembre 1998

Premier thème : Problématique de la démocratie au Maghreb

Président : M. Le Recteur Mohamed Kably

Najib Ba Mohamed, professeur

Yahd Ben Achour, professeur

Mohamed Debbagh, professeur

Hassan Ouazzani-Chahdi, professeur

Mohamed Hajji, professeur

Abdelaziz Berredouane Idrissi

Deuxième thème : La démocratie et les institutions politiques

Président : M. le Doyen Abdelkader Kadiri

Antoine Fleury, Professeur

Mohamed Tozy, professeur

Mohamed Harbi, professeur

Mohamed Kerrou,

Abdelmajid Benjelloun, professeur

Najib Ba Mohamed, professeur

Mohamed Madani, professeur

Abderrahman Moussaoui, professeur

Vendredi 11 septembre 1998

Troisième thème : La démocratie chez Mohamed Hassan Ouazzani

Président : M. Le Recteur Abdelwahad Tazi Saoud

Ali Hassani, professeur

Najia Ben Youssef, professeur

Mohamed Dafali, professeur

Ahmed Erredaouni, professeur

Youssef El Fassi, professeur