Author - CMHO

La planification urbaine à Casablanca

* CASABLANCA * by Oussama Elbari

Pour sa 6ème conférence au titre de l’année 2016, le Centre Mohamed Hassan Ouazzani pour la Démocratie et le Développement Humain a eu le plaisir d’accueillir M. Azzeddine Hafif, qui a traité du sujet délicat et inédit de la démocratie urbaine, notamment à travers la planification urbaine de la ville de Casablanca.

La conférence ayant pour titre : “La planification urbaine à Casablanca : Outil d’organisation spatiale et instrument de régulation sociale”

a été animée par M. Azzeddine Hafif et présidée et modérée par Pr. Hassan Ouazzani-Chahdi.

le jeudi 15 décembre 2016 à 17h,

****

L’intervention de M. Azzeddine Hafif s’est articulée autour des axes suivants :

I- Aperçu historique: Cent ans de planification urbaine.

II- Tentative d’évaluation :

  • La formation centralisée de la planification urbaine :
    • la formation de la planification urbaine ;
    • le processus de formulation et de mise en forme des documents d’urbanisme ;
    • le rôle des acteurs et des documents d’urbanisme produits.
  • La mise en œuvre, le parent pauvre de la planification urbaine :
    • évaluation de la première expérience de planification urbaine après l’indépendance (1984-2010) ;
    • mise en exergue des écarts entre les objectifs affichés et les résultats réalisés ;
    • les obstacles qui font que cette mise en œuvre figure en parent pauvre de notre système de planification urbaine.

 

Président de séance :

Hassan Ouazzani-Chahdi

Vice-Président du Centre Mohamed Hassan Ouazzani pour la Démocratie et le Développement Humain.

Docteur d’Etat en Droit de l’Université Paris I – Panthéon – Sorbonne, ses recherches portent notamment sur le droit administratif, le droit international (droit des traités), le droit des investissements privés étrangers, le droit constitutionnel et le droit diplomatique et consulaire.

A la fois administrativiste et internationaliste, Hassan Ouazzani-Chahdi est un des premiers spécialistes et défenseurs des droits de l’homme et du citoyen au Maroc, et un universitaire de la première génération de l’après indépendance dont les enseignements et les travaux de recherche représentent pour l’Université marocaine non seulement un apport fondamental mais fondateur.

Hassan Ouazzani-Chahdi est actuellement professeur émérite à la Faculté de Droit de Casablanca et membre de la Commission du Droit International des Nations Unies.

lire la suite.

Conférencier : 

Azzeddine Hafif

·       Directeur du Foncier et de l’Aménagement Urbain à l’Agence Urbaine de Casablanca

·       Ancien chef de département des études à  l’Agence Urbaine de Casablanca

·       Ancien chef de département des affaires juridiques et foncières à  l’Agence Urbaine de Casablanca

·       Ancien chef de département des études à  l’Agence Urbaine de Rabat-Salé

·       Docteur en Droit

·       Lauréat du cycle supérieur de l’ENAP

·       Enseignant vacataire à la faculté de Lettres de Ain Chock (UFR urbanisme) pendant dix ans.

·       Auteur de contributions sur l’urbanisme et le foncier (ouvrages collectifs et revues).

Pour une nouvelle lecture de l’Histoire du Maroc

A l’occasion de la sortie de son livre “Chroniques insolites de notre histoire (Maroc, des origines à 1907)”*, le Centre Mohamed Hassan Ouazzani pour la Démocratie et le Développement Humain a eu le plaisir d’accueillir Mme Mouna Hachim et a organisé sa 5ème conférence au titre de l’année 2016,

le jeudi 10 novembre 2016 à 16h,

sur le thème « Pour une nouvelle lecture de l’Histoire du Maroc »

animée par Mme Mouna Hachim et présidée et modérée par Pr. Antoine Fleury.

“Il est un constat établi par quelques historiens marocains de la période « classique », de la trempe de Mohamed Larbi Fassi ou Mohamed ben Jaâfar Kettani, relatif au manque d’intérêt de leurs compatriotes pour l’histoire, reprenant à l’occasion cette fameuse allégorie du voyageur et érudit égyptien, Suyuti du XVe siècle selon laquelle “Celui qui ignore l’histoire est pareil à qui monte une bête aveugle, et hésite à trouver son chemin”.

Encore aujourd’hui, beaucoup ne sont pas en mesure de donner ne serait-ce que l’ordre successif des dynasties qui ont marqué l’histoire de notre pays, encore moins, de dépouiller les détails, lire entre les lignes, débusquer les non-dits…

Or, comment décrypter lucidement les événements nationaux et internationaux, forger une conscience des solidarités humaines et citoyennes, valoriser et fructifier les acquis…sans les leçons de l’histoire?

Autant de questions à soulever au cours de cette conférence qui tentera de remonter le fil du temps depuis la période antéislamique jusqu’à l’orée du XXe siècle en mettant l’accent sur les discours produits par les différents magistères et les imageries autant nationalistes qu’occidentales.”

Mouna Hachim

* Table des matières

Chroniques insolites de notre histoire (Maroc, des origines à 1907), Mouna Hachim – Casablanca, 2016,  Autoédition – (ISBN 9789954371848), 382 pages.

  • Avant-Propos
  • D’où viennent les Berbères?
  • Aux sources africaines
  • Héritage africain de la Grèce antique
  • Royaumes antéislamiques
  • De la civilisation libyco-phénicienne
  • Rôle des «Berbères» dans les guerres puniques
  • Africanité et Romanité
  • Le berceau nord-africain du christianisme latin
  • Juifs marocains:Descendants des tribus d’Israël ou Berbères convertis?
  • Le souvenir oublié de Zarathoustra
  • Royaume de Nekour: Premier État du Maroc musulman
  • Révoltes berbères contre la conquête arabo-musulmane
  • Enigmatique principauté des hérétiques Berghouata
  • Les Béni Midrar kharijites, fondateurs de Sijilmassa
  • Les premiers idrissides étaient-ils chiites?
  • Quand les Idrissides furent expulsés de Fès
  • Origines maghrébines de l’empire fatimide
  • La parenthèse oubliée des principautés zénètes
  • Les gens du Ribat  (Réformateurs almoravides et almohades)
  • Au-delà de l’apport civilisationnel, la violence doctrinale
  • Les Béni Ghania princes almoravides des îles Baléares
  • Les autres «Mahdi», agitateurs politico-religieux et faux messies
  • La marche vers l’ouest des bédouins Béni Hilal
  • Les Mérinides. De la conquête politique à la conquête symbolique
  • Mythique Andalousie: Liens et ruptures
  • Peste noire, anarchie, Reconquista… Le temps des calamités
  • Une femme dans l’histoire: al-Hurra, reine de Tétouan
  • Effervescence maraboutique et toile complexe de la Jazouliya
  • Débuts de la dynastie Saâdienne, soutiens et turbulences
  • Montée vers le Nord des tribus sahariennes
  • Face à l’empire ottoman: une totale indépendance?
  • Autre regard sur les Sa’diens, victorieux de la bataille des Trois Rois et conquérants du Soudan
  • Sous le signe du chaos: Quand Larache fut cédée aux Espagnols
  • Principautés ethniques et religieuses et avènement des Alaouites
  • L’armée d’esclaves noirs de Moulay Ismaïl  et mises à l’épreuve
  • Moulay Slimane, les sympathies wahhabites et la crise dynastique
  • Guerre de Tétouan, guerre d’Afrique
  • Avant le traité du Protectorat: Occupation et système de protection

Extrait du livre :

Au-delà de l’apport civilisationnel, la violence doctrinale

L’histoire ne doit tomber ni dans la glorification ni dans la stigmatisation. Les ouvrages nationaux relatent à juste titre les réalisations almohades dont les traces sont encore éclatantes au Maghreb ou en Andalousie ; mais il est des épisodes que certains feignent ne pas connaître, les minimisant à outrance ou les passant totalement sous silence. Il s’agit des dérives almohades à l’encontre de ceux qui ne partagent pas leur doctrine, qu’ils soient musulmans ou Gens du Livre.

D’aucuns choisiront l’aspect relatif à l’étendue de leurs conquêtes, l’unification des deux-rives et l’élargissement de leurs territoires en Andalousie et au Maghreb jusqu’à Tripoli à l’est, en évoquant leurs célèbres batailles dont la victoire retentissante d’Alarcos en 1195 dans la Nouvelle Castille ou la débâcle qui sonnera le glas de l’empire en 1212 à Hisn al-Oqab, dit en espagnol Las Navas de Tolosa.

Il est certes confortable et valorisant d’exposer les réalisations architecturales, sans conteste  admirables, avec des chefs-d’œuvre comme la mosquée archétypale de Tinmel, au coeur du Haut-Atlas, berceau de leur mouvement ; la Koutoubia (mosquée des libraires) dans leur capitale impériale, au minbar en bois de cèdre et incrustations de pièces d’argent et de bois d’ébène et de santal, et au minaret modèle ; avec comme répliques, la Giralda, minaret de la Grande Mosquée almohade de Séville et la Tour Hassan subsistant de la mosquée inachevée à Rabat ; la Grande Mosquée de Taza que les Mérinides dotent plus tard d’un imposant lustre en bronze, unique par sa taille en Orient et en Occident musulman, décrit par les voyageurs et historiens à travers les temps…

Leurs édifices civils ou militaires, conformes à leur doctrine austère qu’il s’agisse des remparts de Séville ou d’Ecija ; de la Tour de la Calahorra à Cordoue, l’Alcazaba de Badajoz, l’Alcazar de Jerez de la Frontera, la Kasbah des Oudaya à Rabat…

On peut aussi disserter au-delà du rigorisme moral, de l’épanouissement intellectuel et l’éclosion d’une culture spécifique nourrie de ces influences synthétisées, sahariennes, méditerranéennes, orientales avec des figures comme les savants Abou-Bakr ibn Tufayl, originaire de Guadix, auteur entre autres du roman philosophique Hay ibn Yaqdan (Le Vivant, fils du Vivifiant) donnée comme œuvre source de Robinson Crusoé ; ou Abou-Marwan Abd al-Malik de Cordoue (dit Avenzoar) dont la famille était également au service des prédécesseurs almoravides.

Que dire de la prospérité économique, des productions agricoles et artisanales, du développement du commerce et de l’industrie et de l’ouverture sur la Méditerranée et échanges avec les grands ports européens comme Marseille ou avec les républiques maritimes de Venise, de Pise ou de Gênes…

Et si les dérives sont signalées, elles sont relativisées et mises sur le même plan que celles pratiquées par tous les États à travers les espaces et les temps, ce qui reste en partie juste compte tenue des violences inhérentes aux pouvoir politiques même à l’intérieur d’une communauté.

Dans son ouvrage, Les écrits avant l’Indépendance, l’historien marocain Germain Ayache fustige cette manie de certains écrits de l’ère coloniale de  parler couramment du « fanatisme » almohade  » comme si, sous les souverains de cette dynastie, toute l’activité pratique,  intellectuelle et artistique n’avait pas connu son plus bel essor ; comme s’ils n’avaient pas été eux-mêmes versés dans toutes les disciplines libérales de leur époque et n’avaient pas accordé leur amitié à des penseurs rationalistes parmi lesquels Ibn Rush lui-même »

Concernant justement ce rapport entre violence et pouvoir, le professeur-chercheur en pensée et civilisation arabe Dominique Urvoy écrit pour sa part: « Pour Platon déjà il ne saurait y avoir de guerre que contre les Barbares et entre Grecs, il ne pouvait y avoir que des « corrections fraternelles » ; ce qui n’a pas empêché que ces « corrections » aboutissent à la suppression de la moitié de la population grecque en quelques siècles.  De la même façon, si fort que soit l’esprit de la Oumma, il y a eu de nombreux conflits d’autorité, de nombreuses révoltes ou révolutions qui ont simplement abouti à ce que, si le rebelle triomphe, il dévalorise la religiosité de son adversaire (Les Abbassides contre les Omeyyades, les Almohades contre les Almoravides)… »

Sauf à rappeler que cette violence fait partie intrinsèque de la doctrine almohade au nom d’une conception du jihad qui englobe également les musulmans et considère les gens du Livre comme incroyants.

C’est ainsi qu’Ibn Toumert disait à ses disciples: « Appliquez-vous au Jihad des infidèles voilés, il est plus important de les combattre que de combattre les chrétiens et tous les infidèles deux fois ou plus encore ».

(…)

«Pour une nouvelle lecture de l’histoire du Maroc»

Il est un constat établi par quelques historiens marocains de la période « classique », de la trempe de Mohamed Larbi Fassi ou Mohamed ben Jaâfar Kettani, relatif au manque d’intérêt de leurs compatriotes pour l’histoire, reprenant à l’occasion cette fameuse allégorie du voyageur et érudit égyptien, Suyuti du XVe siècle selon laquelle “Celui qui ignore l’histoire est pareil à qui monte une bête aveugle, et hésite à trouver son chemin”.

Encore aujourd’hui, beaucoup ne sont pas en mesure de donner ne serait-ce que l’ordre successif des dynasties qui ont marqué l’histoire de notre pays, encore moins, de dépouiller les détails, lire entre les lignes, débusquer les non-dits…

Or, comment décrypter lucidement les événements nationaux et internationaux, forger une conscience des solidarités humaines et citoyennes, valoriser et fructifier les acquis…sans les leçons de l’histoire?

Et, «qu’est-ce que l’histoire si ce n’est une fable convenue ?» selon l’expression de Fontenelle attribuée à Napoléon Bonaparte.

Terrain favori des idéologues et lieu d’éclosion des idées fondatrices des mouvements politiques, l’histoire a été tant manipulée, instrumentalisée, que sa relecture apaisée devient une nécessité impérieuse.

D’un côté, nous sommes face à la glorification de l’historiographie officielle étroitement liée au monde musulman et à la fondation du Royaume (minimisant parfois la place des peuples autochtones, les dérives de la conquête arabe, les luttes égotiques qui ont exacerbé les tensions et favorisé un climat d’anarchie…).

De l’autre côté, nous avons, par ailleurs, avec l’avènement de l’ère coloniale et le bouleversement des institutions traditionnelles, une lecture de l’histoire opérée sous un nouveau regard, faisant souvent l’impasse sur les sources autochtones.

La perception de l’histoire se charge pour l’occasion de clichés orientalistes, embarqués dans une lecture ethnographique en phase avec les pouvoirs politico-militaires. L’historiographie coloniale se fait alors dichotomique et sans nuances, fondée sur de présupposées oppositions systématiques entre Arabes/Berbères, plaines/montagnes, sédentaires/nomades, juifs/musulmans… en toute fidélité au slogan, «Séparer pour mieux régner».

Les Marocains deviennent ainsi des objets d’étude et des informateurs, mais en aucun cas des destinataires. Ils sont privés de l’enseignement de leur histoire à l’école, le pouvoir colonial ayant mesuré son rôle dans le développement du sentiment national. Ce n’est pas pour rien qu’avec l’avènement de l’Indépendance, une phase nationaliste s’est engagée dans un processus de réappropriation et de «décolonisation» de l’histoire, même si certains courants comme le panarabisme auront une influence notable…

Autant de questions à soulever au cours de cette conférence qui tentera de remonter le fil du temps depuis la période antéislamique jusqu’à l’orée du XXe siècle en mettant l’accent sur les discours produits par les différents magistères et les imageries autant nationalistes qu’occidentales.

Mouna Hachim

Président de séance :

Antoine Fleury

Antoine Fleury est professeur émérite de l’Université de Genève où il a enseigné  l’histoire des relations internationales et de l’intégration européenne. Ses recherches et ses publications portent sur l’histoire des relations internationales au XXe siècle, notamment sous l’angle de la coopération que ce soit dans l’entre-deux-guerres – Société des Nations, Plan Briand d’Union européenne – ou après la deuxième guerre mondiale.

Fonctions diverses

Secrétaire général de l’Association internationale d’histoire contemporaine de l’Europe depuis 1976 : rédaction d’un Bulletin et organisation en collaboration avec divers collègues de colloques internationaux sur l’histoire de l’Europe contemporaine (cf. publications).

Membre du Comité de rédaction de la revue Relations internationales depuis 1985.

Membre du Conseil de la Société suisse d’histoire depuis 1998.

Directeur de la Fondation Archives européennes depuis 1987, puis président de la Commission des archives européennes de l’Institut européen de l’Université de Genève.

Membre du comité directeur du programme international de recherche sur  Les identités européennes au XXe siècle  créé en 1989 à Paris sous la direction du regretté René Girault et actuellement de Robert Frank, à Paris I, avec le concours du Groupe de liaison des professeurs d’histoire contemporaine auprès de la Commission européenne et des chaires Jean Monnet (Histoire). Coresponsable du groupe de recherche sur Le rôle des guerres dans la mémoire des Européens. (cf. publications).

Membre du comité de la commission internationale d’histoire des relations internationale (1982-1995) et coresponsable du dossier relatif à l’utilisation des archives des organisations internationales par les historiens. Contribution à plusieurs colloques ou réunions de travail.

Membre associé de l’équipe de recherche du CNRS sur La défense et la diplomatie des moyennes puissances auprès de l’Institut d’histoire des conflits contemporains à Paris dès 1984.

lire la suite.

Conférencière : 

Mouna Hachim

Née en 1967, Mouna Hachim a fait des études de Littérature française à la Faculté des Lettres et des Sciences humaines de Casablanca.

Elle a obtenu un Diplôme d’Etudes Approfondies en Littérature Comparée avec comme sujet de thèse La courtoisie française et la courtoisie andalouse au Moyen Âge, consacré aux quatre premiers troubadours de Langue d’Oc et Le Collier de la Colombe d’Ibn Hazm.

Après une expérience professionnelle en communication interne dans une grande institution bancaire, elle s’oriente vers la presse et collabore dans plusieurs publications nationales.

C’est en 2004 qu’elle publie son premier roman, Les enfants de la Chaouia, une saga familiale étendue sur trois générations, envisagée comme un microcosme de la société marocaine en pleins bouleversements depuis le début du XXe siècle.

En 2007, elle a également auto-édité un travail d’érudition, le Dictionnaire des noms de famille du Maroc dont une édition revue et augmentée est parue en 2012 chez les Éditions Le Fennec.

Parallèlement, elle poursuit sa contribution dans les médias notamment à travers une chronique quotidienne sur Radio Atlantic et une, hebdomadaire, au Journal l’Economiste intitulée Chroniques d’hier et d’aujourd’hui.

Par ailleurs, elle présente sur la base de ses recherches, un documentaire historique en quatre épisodes sur la chaîne Médi 1 TV, en juillet 2014 sous le titre Triq Al-Asl (La Route des Origines).

Membre du jury du Prix littéraire Mamounia pendant trois années consécutives, elle participe à l’ouvrage collectif Ce qui nous somme, édité par La Croisée des chemins en réaction aux attentats de Paris de 2015.

Elle vient également de publier, en avril 2016, son  ouvrage Chroniques insolites de notre histoire (Maroc, des origines à 1907) et s’apprête à autoéditer un volumineux dictionnaire consacré aux toponymes marocains avec la même vocation d’appréhender notre histoire sous un prisme original.

Le capital immatériel

Dans son discours du 30 juillet 2014*, à l’occasion de la Fête du Trône, le Souverain a appelé le Conseil économique, social et environnemental (CESE) et la Banque centrale à la réalisation d’une étude pour mesurer la valeur globale du Maroc entre 1999 et 2013 en intégrant les facteurs immatériels. Rapport sensé être remis dans les 8 mois après ledit discours.

 

Plus de deux ans plus tard, l’ouvrage de Dr. Oum El Banine Lahlou sur le capital immatériel vient combler le vide laissé jusqu’ici.

 

A l’occasion de la sortie de son livre, le Centre Mohamed Hassan Ouazzani pour la Démocratie et le Développement Humain a le plaisir d’accueillir Dr. Oum El Banine Lahlou et organise sa 4ème conférence au titre de l’année 2016,

le jeudi 20 octobre 2016 à 16h,

sur le thème « Le capital immatériel »

animée par Dr. Oum El Banine Lahlou et présidée et modérée par Pr. Hassan Ouazzani-Chahdi.

* Extrait du Discours du Roi à la Nation à l’occasion de la Fête du Trône

30 juillet 2014

Cher peuple,

   Nous croyons que le modèle de développement marocain a atteint un seuil de maturité qui nous habilite à adopter des critères avancés et plus pointus pour évaluer la pertinence des politiques publiques et la portée de leur impact effectif sur la vie des citoyens.

Cette appréciation a été confirmée par la Banque Mondiale qui a montré que la valeur globale du Maroc a connu, ces dernières années, une hausse sensible, surtout grâce au développement majeur de son capital immatériel.

   Or le capital immatériel s’affirme désormais comme un des paramètres les plus récents  qui ont été retenus au niveau international pour mesurer la valeur globale des Etats et des entreprises.

   Comme chacun sait, les critères que les spécialistes de l’économie et des finances utilisent pour mesurer la richesse ont connu plusieurs évolutions.

   Ainsi, la valeur globale des Etats était calculée jadis en fonction de leurs ressources naturelles, puis comptabilisée sur la base des données liées au PIB, lequel reflète, à son tour, le niveau de vie du citoyen.

   Ensuite est intervenue l’adoption des indicateurs de développement humain pour déterminer le niveau de prospérité chez les peuples, et  voir dans quelle mesure ces peuples profitent des richesses de leurs pays.

   C’est dans les années 90 du siècle dernier que le capital immatériel a commencé à être  intégré  comme une des composantes fondamentales d’évaluation de la richesse, avant d’être adopté officiellement comme paramètre scientifique par la Banque Mondiale en 2005.

   Ce critère permet d’intégrer dans le mode de calcul, les atouts qui n’ont pas été pris en compte dans les approches financières classiques.

   Il s’agit en l’occurrence de mesurer le capital historique et culturel de tout pays, parallèlement aux autres caractéristiques qui le distinguent, notamment son capital humain et social, la confiance, la stabilité, la qualité des institutions, l’innovation et la recherche scientifique, la création culturelle et artistique, la qualité de la vie et de l’environnement, et d’autres éléments encore.

   Ainsi, par exemple, la sécurité et la stabilité constituent le fondement de la production et de la richesse. De même, la confiance et la crédibilité sont essentielles pour stimuler l’investissement. Pourtant, on ne trouve nulle part trace de ces atouts dans la valeur globale des Etats.

   La Banque Mondiale avait déjà réalisé, en 2005 et 2010, deux études pour mesurer la richesse globale de quelque  120 Etats, dont le Maroc. Notre pays y a été classé dans les premiers rangs à l’échelle africaine, devançant de loin certains pays  de la région.

   Mais en prenant connaissance des chiffres et des statistiques qui figurent dans lesdites  études et qui mettent en évidence l’évolution de la richesse du Maroc, je M’interroge, avec les Marocains, non sans étonnement : Où est cette richesse ? Est-ce que tous les Marocains en ont profité, ou seulement quelques catégories ? La réponse à ces interrogations n’exige pas d’analyses approfondies. Et si le Maroc a connu des avancées tangibles, la réalité confirme que cette richesse ne profite pas à tous les citoyens. En effet, Je relève, lors de Mes tournées d’information, certaines manifestations de pauvreté et de précarité, comme Je note l’ampleur des disparités sociales entre les Marocains.

   Par conséquent et pour prendre la pleine mesure de la situation, Nous invitons le Conseil économique, social et environnemental, en collaboration avec Bank Al Maghrib et les institutions nationales concernées, et en coordination avec les institutions internationales spécialisées, à entreprendre une étude permettant de mesurer la  valeur globale du Maroc entre 1999 et fin 2013.

   L’objet de cette étude n’est pas seulement de faire ressortir la valeur du capital immatériel de notre pays, mais également et surtout de souligner la nécessité de retenir ce capital comme critère fondamental dans l’élaboration des politiques publiques, et ce, afin que tous les Marocains puissent bénéficier des richesses de leur pays.

   Nous attendons de cette étude qu’elle pose un diagnostic objectif de la situation, et qu’elle présente des recommandations pratiques pour son amélioration.

   Et pour que le rapport final ne reste pas lettre morte, ou seulement une matière pour consommation médiatique, Nous avons décidé que la plus large diffusion possible lui soit assurée. Nous appelons le gouvernement, le parlement, toutes les institutions concernées et les forces vives de la nation, à se pencher sur les recommandations constructives figurant dans le rapport, et à œuvrer pour en assurer la mise en œuvre.

   Dans la mesure où l’évaluation de la richesse immatérielle est considérée comme un outil d’appui à la prise de décision, Nous tenons à ce que le Recensement général de la population, prévu cette année, fasse état des indicateurs relatifs au capital immatériel du Maroc, dans ses différentes composantes.

Président de séance :

Hassan Ouazzani-Chahdi

Vice-Président du Centre Mohamed Hassan Ouazzani pour la Démocratie et le Développement Humain.

Docteur d’Etat en Droit de l’Université Paris I – Panthéon – Sorbonne, ses recherches portent notamment sur le droit administratif, le droit international (droit des traités), le droit des investissements privés étrangers, le droit constitutionnel et le droit diplomatique et consulaire.

A la fois administrativiste et internationaliste, Hassan Ouazzani-Chahdi est un des premiers spécialistes et défenseurs des droits de l’homme et du citoyen au Maroc, et un universitaire de la première génération de l’après indépendance dont les enseignements et les travaux de recherche représentent pour l’Université marocaine non seulement un apport fondamental mais fondateur.

Hassan Ouazzani-Chahdi est actuellement professeur honoraire de Droit Public à la Faculté des sciences juridiques, économiques et sociales-Université Hassan II Aïn Chok de Casablanca.

Il est également :

  • Diplômé du centre d’études et de recherche de l’académie de droit international de la Haye
  • Ancien chef de département de droit public à la Faculté de droit de Casablanca
  • Conseiller auprès du conseil constitutionnel chargé des études
  • Consultant de la commission économique des Nations Unies pour l’Afrique (CEA) et du centre Africain de formation et de recherche administrative pour le développement (CAFRAD) – Conception du système de gouvernance en Afrique
  • Membre du comité juridique international pour le projet de création d’une cour constitutionnelle internationale (Constitué à Tunis en 2013)
  • Membre du groupe de synthèse de la gouvernance de Casablanca (Think Thank)
  • Vice président de l’Association internationale sécurité et coopération en Méditerranée (SECOMED) constituée à Paris en 2014
  • Ancien vice président pour l’Afrique de l’institut international des sciences administratives de Bruxelles (1989-1995)
  • Ex-président de l’association Marocaine des sciences administratives (AMSA)
  • Membre du comité juridique du projet relatif à a liaison fixe à travers le détroit de Gibraltar (1987-1993)
  • Membre de la délégation Marocaine pour l’élaboration de la charte Africaine des droits de l’homme et des peuples (Banjul – Gambie 1981)
  • Consultant du cabinet juridique Lefèvre Pelletier et Associés
  • Auteur d’ouvrages de références en droit administratif, Droit de l’homme et droit des traités internationaux
  • Auteurs de nombreux articles de doctrine en droit public et science administrative

Conférencière : 

Oum El Banine Lahlou

Mandats

Depuis 2011 : Députée au Parlement Marocain

            Depuis 2012 : Présidente du groupe d’amitié Maroc – Cambodge.

            Depuis 2013 : Membre rapporteur de la commission de Contrôle des dépenses Publiques.

            Nov 2012-Avril 2013 : Membre de la Commission des affaires étrangères, défense Nationale,   Affaires Islamiques et des Marocains résidents à l’étrangers.

            Depuis 2012 : Membre fondatrice du groupe de travail «Parlementaires pour d’égalité des Genres». « Parliamentarians for Equality ».

            Depuis 2014 : Membre actif sur le site de communication entre citoyens et leurs représentants « Nouabook.ma ».

2005 – 2015 : Membre du Bureau Politique du parti Union Constitutionnelle UC

2009 – 2015 : Conseillère à la commune locale de Derb Soultan

2009 – 2015 : Membre au Conseil de la Ville de Casablanca

 Compétences Scientifiques

 Docteur en Médecine Générale

Thèse de Doctorat en Droit Public en Relation Internationale

Licence en sciences Juridiques – Droit Public

Certificat d’études supérieures en Sciences Politiques

Certificat d’études supérieures en Relations Internationales

Certificat de Médecine d’Urgences et de Catastrophes

Autres Compétences

Certificat de participation à la Semaine Marocaine de « La Professionnalisation de l’Evaluation des Politiques Publiques ».

Participation au « Linking Evaluation to Policymaking in the Arab States Region ».

Visite d’étude à la Commission Européenne du Budget, Cour des Comptes et Office de lutte Antifraude.

Formations Certifiées en matière de contrôle des Finances Publiques et Evaluation des Politiques Publiques.

Formation au Parlement Britannique « Contrôle du Budget » avec l’appui de la fondation Westminster.

Formation en Tunisie « Contrôle du Budget » avec l’appui de la Banque Africaine de Développement.

Participation aux journées d’études sur « le Contrôle des Dépenses Publiques » à la Chambre des représentants et à la Chambre des Conseillers Maroc avec l’appui de la Banque Mondiale.

Formation des formateurs pour l’appui à la participation politique des Femmes sous la direction du NDI.

Participation à plusieurs Conférences Internationales sur les droits de l’Homme et les droits de la Femme à New York, Madrid, Caire, Tunis, Addis Abeba et Brasilia.

Organisations et Animations de plusieurs Conférences sur des sujets divers Politiques, Sociaux, Environnementaux et Economiques.

Recherches Scientifiques et Politiques

Etudes, écrits et analyses divers publiés sur la Presse Nationale sur les domaines médicaux, Scientifiques, politiques, économiques, sociaux et sportifs en langues Arabe et Française.

Auteure d’un ouvrage qui a pour titre « Le Capital Immatériel ».

 Activités associatives

Vice présidente de l’Association « Avec Le Consommateur » de protection du consommateur.

Membre de l’Association Marocaine de l’Evaluation.

Présidente Fondatrice de l’Association « Espérance » pour la lutte contre la violence et L’instauration de la culture du dialogue.

Membre Fondateur de l’ « Association des Médecins de Bernoussi ».

Coordinatrice Nationale de l’ « Observatoire de l’Intégration de la Femme dans la vie Politique ».

Fondatrice de la Revue « Cheval Du Maroc ».

Présidente du « Forum Libéral de la Santé ».

LES MÉDIAS : VECTEURS DE DÉMOCRATIE AU MAROC ?

A l’occasion de la 37ème commémoration du décès de Mohamed Hassan Ouazzani (1978 – 2015) qui coïncide avec la journée internationale de la Démocratie, le Centre Mohamed Hassan Ouazzani a organisé le 22 septembre 2016 une journée commémorative sous le thème « Les médias : Vecteurs de démocratie au Maroc? ».

Afin de rendre hommage à cet éminent patriote, pionnier du journalisme politique au Maroc, et pour animer cette journée, nous avons eu l’honneur et le plaisir de recevoir parmi nous des professeurs universitaires, historiens, journalistes et experts dont le respect et l’intérêt pour la pensée de Mohamed Hassan Ouazzani ne sont plus à prouver, ce qui constituait pour nous le pivot de cette journée.

Le 4 août 1933, Mohammed Hassan Ouazzani crée à Fès le premier journal nationaliste en langue française : « L’Action du Peuple », organe hebdomadaire de défense des intérêts marocains. Dans son journal, il défend avec vigueur les intérêts de la nation marocaine. Il dénonce les agissements abusifs des autorités du Protectorat et réclame les libertés démocratiques et des réformes. Il mène une campagne contre le Dahir berbère. Il présente le point de vue nationaliste et les revendications marocaines. Ses nombreux articles lui causent beaucoup d’ennuis : diffamation dans les colonnes de la presse française de droite, menace de mort de la part des colons, procès … Le 8 décembre 1933, il fait paraître à Fès, « La Volonté duPeuple » qu’il fusionne par la suite à « L’Action du peuple »

En créant « L’Action du Peuple » et « La Volonté du Peuple », Mohammed HassanOuazzani donne au mouvement nationaliste marocain une arme à la fois redoutable et efficace pour permettre la réalisation des aspirations marocaines. C’est grâce à ces deux journaux que les Marocains découvrent leurs droits à l’égard du Protectorat et un certain fondement à leur motivation.

Pour la journée commémorative de l’année 2016, le CMHO se propose d’étudier le rôle des médias dans l’affermissement de la démocratie au Maroc.

La démocratie se nourrit du pluralisme des idées, des opinions et de la défense des intérêts divers de la population. Les médias en sont un des instruments les plus efficaces. Leur évolution sur le plan technique mérite une rétrospective afin de mieux saisir le rôle des médias et de leur influence dans la société.

De la presse écrite à l’hégémonie récente des nouveaux médias électroniques, il est intéressant d’étudier les développements respectifs des journaux et des moyens audio-visuels dans un environnement médiatique de plus en plus marqué par les nouveaux outils d’information qui recourent à l’Internet.

Assistons-nous à un renforcement du pluralisme des informations et des opinions, un des critères de démocratisation ? Ou au contraire des monopoles nouveaux se sont-ils imposés, menaçant ainsi la liberté et la diversité des opinions?

Le CMHO souhaite réunir historiens, journalistes, sociologues et politologues, spécialistes des médias, pour aborder cette vaste question du rôle des médias dans le développement de la société prise dans le défi de la modernité.

Programme :

10h00 : Accueil des participants

Allocution de Bienvenue :

Houria Ouazzani Touhami, Présidente du Centre Mohamed Hassan Ouazzani

Hassan Ouazzani-Chahdi, Vice-président du Centre Mohamed Hassan Ouazzani

10h30 – 13h00 : 1ère Séance

Président de séance : Mohamed Maarouf Dafali
Professeur d’Histoire moderne – Faculté de Lettres – Ain Chock

Tayeb Boutbouqalt : Professeur de Communication et d’Histoire contemporaine – Ecole Supérieure Roi Fahd de Traduction – Tanger

Mohamed Hassan Ouazzani, père fondateur de la presse nationaliste marocaine

Driss El Ganbouri : Journaliste et chercheur – Rabat (Absent)

الصحافة والديمقراطية من خلال تجربة محمد حسن الوزاني

Abdelwahab Ibnou Zahir : Expert judiciaire, Docteur en Sciences économiques – Casablanca

Le combat de feu Mohamed Hassan Ouazzani contre le sous-développement à travers la presse écrite

12h30 : Discussion / débat

13h00 : Pause-déjeuner

14h30 – 17h00 : 2ème Séance

Président de séance : Seddik Maaninou
Journaliste et écrivain, expert en Médias – Rabat

Mohamed El Boukri : Docteur en linguistique et en littérature arabe. Faculté de Lettres – Ain Chock

صحافة الحركة الوطنية: النشأة والتطور

Abdessalam Tawil : Rédacteur en chef de la revue « Al Ahyaa Al Maghribia » (Absent)

دور الصحافة المستقلة في تعزيز المسار الديمقراطي في المغرب

Abderrahim Tourani : Ecrivain, homme de médias

صحافة في مهب الانترنت

16h30 : Discussion/Débat

17h00 : Rapport final
Antoine Fleury, Professeur d’Histoire des Relation Internationales. Université de Genève

17h30 : Présentation du 1er numéro de la nouvelle collection « Colloques du CMHO », Actes du Colloque en hommage à Mohamed Hassan Ouazzani, organisé le 15 septembre 2015.

19h00 : Collation et exposition des œuvres de Mohamed Hassan Ouazzani

Hassan Ouazzani-Chahdi

Vice-Président du CMHO

Professeur honoraire de Droit Public à la Faculté des sciences juridiques, économiques et sociales-Université Hassan II Aïn Chok de Casablanca… lire la suite

محمد معروف الدفالي :

نائب رئيس مركز محمد حسن الوزاني للدموقراطية و التنمية البشرية.

مؤرخ مهتم بتاريخ المغرب المعاصر والراهن . أستاذ جامعي بكلية الآداب عين الشق ، جامعة الحسن الثاني ـ الدار البيضاء.

قراءة المزيد.

Dr. Tayeb BOUTBOUQALT

Professeur d’Histoire Contemporaine et des Sciences de l’Information et de la Communication à l’Ecole Supérieure Roi Fahd de Traduction de Tanger.

Abdelwahab IBNOU ZAHIR

Expert judiciaire, Docteur en Sciences économiques – Casablanca

Rédacteur en Chef de la revue BANQUES ET ENTREPRISES 1985 – 1995.

Directeur de Publication de la Revue INFO AUTO – 1985 à 1989.

Rédacteur en Chef de la revue FORUM DU LIVRE.

Seddik Maaninou

محمد الصديق معنينو

صحفي وكاتب

مدير سابق  للشركة الوطنية للإذاعة و التلفزة
أمين عام سابق لوزارة الاتصال

محمد البُكري :

استاذ و باحث و دكتور في اللغة العربية و آدابها بكلية الآداب ـ عين الشق

عبد الرحيم التوراني

كاتب وإعلامي

(فائز بالجائزة الوطنية الكبرى للصحافة (صنف الصحافة الإلكترونية

 عضو بالنقابة الوطنية للصحافة المغربية، ويرأس تنسيقية الصحافة الإلكترونية

 Antoine FLEURY

Professeur émérite de l’Université de Genève où il a enseigné l’histoire des relations internationales et de l’intégration européenne. Ses recherches et ses publications portent sur l’histoire des relations internationales au XXe siècle, notamment sous l’angle de la coopération que ce soit dans l’entre-deux-guerres ou après la deuxième guerre mondiale… lire la suite.

On ne joue pas avec les droits

L’INTÉGRATION DES DROITS DE LA PERSONNE À LA VIE QUOTIDIENNE
UNE APPROCHE PÉDAGOGIQUE DANS UN CONTEXTE SCOLAIRE

Projet initié par Henri PALLARD
Directeur, CIRID, Université Laurentienne, Sudbury, Canada

Afin d’ancrer les droits de la personne dans tous les domaines de la vie sociale, leur promotion doit dépasser leur apprentissage intellectuel ; ils doivent devenir un réflexe dans leur pratique quotidienne afin de rendre possible leur plein épanouissement.

Un outil incontournable dans leur épanouissement est l’école.

L’objet de ce projet est de faciliter la sensibilisation des jeunes à des comportements respectueux des droits de la personne.

Le moyen proposé est la formation d’enseignantes et enseignants qui adopteront dans la salle de classe une approche pédagogique incarnant le respect de l’égalité et de la liberté de l’élève. Ce projet vise la mise en place d’une pratique des droits de la personne dans un milieu scolaire où ils sont intégrés à la vie quotidienne dans le cadre d’une approche pédagogique généralisée entre l’enseignant/e et les élèves.

La promotion des droits de la personne par des méthodes qui cherchent à dépasser leur déclinaison doit s’ancrer dans des méthodes d’apprentissage qui incarnent, dans leur méthodologie même, le respect de l’égalité et la liberté de l’autre. Dans le milieu scolaire, cela comporte des méthodes qui déconstruisent les rapports hiérarchiques de pouvoir entre l’enseignant/e et l’enfant où l’enseignant/e transmet le savoir et l’élève le reproduit.

De telles méthodes pédagogiques — axées sur l’enfant et sur la découverte et encadrées par un/e enseignant/e dans un processus d’émancipation de l’enfant — permettent à l’enfant de découvrir le monde et de construire le sens de son monde, entre autres un monde où la liberté individuelle et l’égalité en sont des éléments constitutifs.

Une telle approche dans la salle de classe doit avoir des effets à long terme sur les rapports qu’entretient l’enfant avec sa famille, ses collègues, sa société et le monde politique. En effet, l’enfant n’est pas socialisé dans des rapports de pouvoir et de soumission, qu’il reproduira par la suite dans ses rapports avec autrui, en tant qu’adolescent et adulte.

Ce projet pédagogique axé sur l’enfant mise sur l’apprentissage de la liberté et de l’égalité, du respect de l’autre et de la démocratie, sur le long terme, mais en inculquant ces valeurs dans la pratique quotidienne des rapports de l’enfant avec autrui à travers une relation d’égalité et de liberté intellectuelles avec son enseignant/e, et non dans une relation de pouvoir hiérarchique, de transmission et de reproduction de savoir.

Un tel projet repose sur des directeurs et directrices d’écoles et des enseignant/e/s qui ne se sentent pas menacés par la remise en question de leur autorité pédagogique par des enfants.

La socialisation par l’approche pédagogique est un moyen important pour rendre autonome le futur citoyen/ne et lui permettre de participer à titre d’égal dans l’évolution de sa société et dans l’orientation de la politique de son pays. Elle cherche à établir une véritable égalité entre les hommes et les femmes où l’individu devient un agent social responsabilisé et où il façonne positivement les futures structures de sa société et de son monde politique, au lieu de les subir et de les reproduire. C’est un moyen de permettre aux individus d’intégrer les droits de la personne à leur vie personnelle et à leurs rapports quotidiens.

L’égalité, la liberté et la démocratie deviennent alors de véritables valeurs d’autodétermination et de respect de l’autre et non des moyens de contrôle social et politique.

Henri PALLARD

Avec l’aide de Pr. Henri Pallard, le CMHO a pris contact avec l’ONG Equitas afin d’appliquer leur programme « On ne joue pas avec les droits » à des écoles marocaines.

« On ne joue pas avec les droits » s’adresse aux enfants de 6 à 12 ans et vise principalement à renforcer chez eux la connaissance des droits humains, le respect de la diversité et l’aptitude à résoudre les conflits de façon pacifique. La trousse On ne joue pas avec les droits comprend des activités et des jeux interactifs conçus selon l’âge lesquels contribuent à consolider les valeurs positives et les principes fondamentaux d’égalité et de dignité humaine énoncés dans la Déclaration universelle des droits de l’homme. Ces jeux et activités constituent pour les enfants un point de départ à des discussions sur ce qui se passe dans leur vie et favorisent le travail en commun pour trouver des façons de promouvoir l’inclusion, le respect, l’équité, l’acceptation et la collaboration. Cette approche unique en son genre excelle parce que les enfants s’amusent tout en apprenant!

Dans ce sens et dans un 1er temps, le CMHO a pris contact avec deux écoles à Casablanca, une école à Mohammedia et une école à Itzer.

Le projet est toujours en cours d’étude et de préparation.

حياة و جهاد – 1

Dans ce volume divisé en deux tomes, Mohamed Hassan Ouazzani décrit les raisons et les circonstances qui ont conduit à la division du Comité d’Action Marocaine en deux partis concurrents : Al Hizb Alwatany dirigé par Allal Fassi et Al Haraka Al Quawmya dont il assurait la direction. Il y présente les organes de son parti, ses activités et ses journaux. Il évoque la politique marocaine du Front Populaire et l’incapacité des dirigeants français à introduire les réformes escomptées et relate la répression qui a suivi les manifestations anticoloniales à Meknès et ailleurs ; ce qui a conduit à l’arrestation de plusieurs dirigeants nationalistes ainsi qu’à son propre exil qui va l’écarter de l’action directe de novembre 1937 jusqu’à sa libération en mai 1946.Il rapporte ses souvenirs d’exil dans le sud marocain et dans le moyen atlas et ses nombreuses réflexions sur la constitution d’un Etat libre et démocratique pour son pays, le jour de sa libération.