Les Voies De La Démocratie : Dialogue, Pluralisme, Tolérance et Non-Violence
A l’occasion de la 43ème commémoration du décès de Mohamed Hassan Ouazzani (1910 – 1978) qui coïncide avec la journée internationale de la Démocratie, le Centre Mohamed Hassan Ouazzani a organisé le 1er octobre 2022 une journée d’études sous le thème « LES VOIES DE LA DEMOCRATIE : DIALOGUE, PLURALISME, TOLERANCE ET NON-VIOLENCE ».
« Tout peuple qui s’endort en liberté se réveillera en servitude… La liberté meurt si elle n’agit point ; elle vit dès qu’elle agit. » [1]
Dans le contexte actuel de crise liée aux conséquences de la pandémie mondiale et aux difficultés énergétiques résultant des conflits en Ukraine et au Moyen-Orient ainsi que des défis causés par les changements climatiques, les dirigeants des Etats sont confrontés à des prises de décisions dans l’urgence et à imposer des mesures contraignantes et autoritaires.
Si la grande majorité des Etats membres des Nations Unies se réclament de la « démocratie », certains d’entre eux ont pris des décisions ne respectant plus les règles élémentaires des institutions démocratiques et des Droits de l’Homme. Même dans les « démocraties dites avancées », des mouvements de citoyens ont dénoncé la violation des procédures démocratiques dans les mesures prises dans l’urgence de la crise. Les dirigeants ont été confrontés à des opinions souvent réfractaires à ce que d’aucuns dénonçaient comme des mesures dictatoriales, contraires aux pratiques démocratiques. A contrario, dans certains pays, des dirigeants populistes ont émergé et se sont affirmés parfois en modèle pour discréditer la démocratie et son manque d’efficacité.
Or, qu’en est-il au Maroc ? Depuis la nouvelle constitution de 2011, qu’en est-il des « avancées démocratiques » promises ? Tous les partis politiques se réclament de la démocratie, mais comment l’ont-ils promue et renforcée dans un contexte des énormes défis de transformation que proposait le Nouveau Modèle de Développement ? Que signifie le référentiel démocratique pour la société dans son ensemble ?
Pa rapport à ces graves questions, le témoignage du promoteur de la démocratie au Maroc qu’a été Mohamed Hassan Ouazzani offre une réflexion stimulante sur ce que peut signifier la mise en œuvre d’une « démocratie authentique ».
Limitons-nous ici à reproduire quelques citations de sa « pensée démocratique » et de ses propositions :
En 1952, en réponse à la question d’un journaliste du Christian Science Monitor de Boston portant sur le type de gouvernement à proposer pour le Maroc indépendant, Mohamed Hassan Ouazzani, après avoir distingué la pratique de la « théocratie en Islam » et la démocratie moderne, répond :
« … Si l’on donne à la démocratie un sens plus large et moins précis, c’est-à-dire la nécessité pour les gouvernants d’avoir le consentement du peuple et de mériter sa pleine confiance ainsi que l’obligation pour eux de se conduire à l’égard du peuple en dirigeants responsables qui réalisent la justice et l’équité entre tous et qui demeurent loin de toute politique de force et de règne personnel, il est exact d’affirmer que le gouvernement musulman est bien une démocratie. »
« L’Islam qui est démocrate par son esprit et ses principes laisse aux Musulmans le soin d’organiser leur gouvernement de la façon la plus conforme à leurs intérêts et la mieux adaptée aux exigences de leur époque. Ainsi donc l’Islam admet parfaitement le système démocratique moderne. C’est l’une des raisons majeures qui ont déterminé les peuples islamiques à introduire chez eux les institutions démocratiques contemporaines ».
« Nous sommes d’autant plus pour le système démocratique occidental que l’Islam y est absolument favorable, je dirai même que la doctrine musulmane est d’accord avec les idées les plus progressistes que nous connaissons en matière de gouvernement démocratique ». (Citations tirées d’Entretiens avec mon père, d’Izarab Ouazzani, p. 31)
Dans un article de 1952, « Choura et indépendance » paru dans Rai Al Amm, le 21 août 1952, (il y a 70 ans !) Mohamed Hasssan Ouazzani écrit :
« La lutte pour l’établissement de ces principes démocratiques est une lutte amère. Pour les réaliser, nous devons d’abord les faire pénétrer dans l’esprit d’un peuple qui a vécu dans l’esclavage pendant des siècles, puis mener une autre lutte plus dure encore contre les forces réactionnaires et tyranniques qui ne peuvent concevoir leur existence qu’en écrasant le peuple sous le faix de l’ignorance et de la misère. »
« Ceux qui croient que seule l’indépendance est capable de réaliser le bonheur des peuples, même dans un régime non démocratique, et pensent que cette indépendance seule est le but de la lutte, devraient jeter un coup d’œil sur des nations dites « indépendantes » qui ne jouissent pas des principes démocratiques ; leurs gouvernants se sont emparés du pouvoir, mais les habitants vivent en arrière du temps et du mode de vie des nations évoluées. »
« Les nations nouvellement indépendantes et qui combattent à présent sur le front démocratique, nous dictent une leçon claire et nette : c’est que la lutte pour la démocratie est aussi chargée de sacrifices et d’embûches que l’est celle pour l’indépendance : elle fortifie notre conviction qu’il faut lutter sur les deux fronts, afin d’asseoir efficacement les bases de la renaissance et de l’évolution de notre peuple ». (Citations tirées d’Entretiens avec mon père, d’Izarab Ouazzani, p. 33- 34.)
Faut-il rappeler ici que le combat de Mohamed Hassan Ouazzani pour l’instauration d’une « démocratie authentique » sera inlassable au moment de l’indépendance et poursuivi avec ténacité jusqu’à sa mort en septembre 1978.
Encore dans le contexte des crises politiques que traverse le Maroc, il dresse un diagnostic sévère de la situation, déclarant que « le Maroc ressemble à un « homme malade » qu’il est urgent de secourir au moyen d’une « grande opération chirurgicale » qui extirpe le mal et que seul peut mener à bien un « praticien qualifié » qui n’est autre qu’une nouvelle équipe dirigeante capable de bien gouverner le pays. »
Dans ses propositions soumises à Sa Majesté le Roi, dès 1965, d’une « Révolution à froid par en haut », qu’il renouvelle et en précise la méthode et les objectifs avec insistance, Mohamed Hassan Ouazzani écrit entre autres au sujet des expériences parlementaires et opérations constitutionnelles, qu’elles ont contribué à « ridiculiser la Démocratie dans ce pays, d’en entacher la réputation, d’en gâcher les institutions et de la discréditer dans l’esprit de la Nation qu’il n’en a connu que les expériences stériles et dépourvues de toute valeur. »
« Si la démocratie et la constitution figurent parmi nos revendications fondamentales, nous leur donnons leur signification réelle qui ne veut dire en aucune façon un « plagiat de la démocratie et de la constitution » tel qu’il est pratiqué dans notre pays et qui est condamné à décevoir complètement et à échouer inévitablement ». (Citations tirées d’Entretiens avec mon père d’Izarab Ouazzani, p. 312-316).
A l’interrogation que posait Mohamed Hassan Ouazzani en 1971 : Où va le Maroc ? Que faire », que pouvons-nous dire aujourd’hui de l’état de la démocratie, de son fonctionnement et de son degré d’intégration par la société marocaine ? En effet, sans culture démocratique, nourrie du pluralisme des opinions et des partis, du dialogue entre gouvernants et gouvernés, de la pratique de la tolérance et de la non-violence dans les échanges entre les humains, une « démocratie authentique », non plagiée, vivante, répondant aux aspirations des citoyens et au respect de leurs droits fondamentaux, ne saurait leur apporter la sécurité et le bonheur.
Confrontée à la nouvelle étape de civilisation qui s’est engagée avec l’émergence du Numérique et aux nouveaux défis et aux nouveaux potentiels qu’elle génère, la société tout entière connaît des transformations qu’induisent les nouvelles technologies de communications et de gestion des relations interhumaines et entre les peuples de la terre entière. Est-ce que ces nouveaux instruments à disposition vont renforcer la démocratie et son fonctionnement, ou au contraire en diminuer son attractivité et sa crédibilité ? Les principes et les pratiques démocratiques ne sont-ils pas contestés de plus en plus frontalement et récusés par des Etats aux régimes autoritaires, voire autocratiques ; les agissements et les discours de ces derniers ne sont-ils pas en train de bouleverser l’ordre mondial et de porter atteinte à la sauvegarde de la paix entre les nations.
L’enjeu de la numérisation des sociétés a d’ores-et-déjà interpellé l’Organisation des Nations Unies qui incite à une coopération numérique internationale, porteuse d’une nouvelle gouvernance mondiale à renouveler et à renforcer dans un esprit de paix mondiale.
Le Maroc est donc lui aussi engagé dans ce processus : y est-il préparé et en quels termes veut-il et peut-il y participer ? Peut-être appartient-il à l’élite de la nation de proposer une ambitieuse utopie pour mobiliser toute la société pour en faire un « modèle de gouvernance et d’un vivre ensemble dans une démocratie authentique», auquel aspiraient Mohamed Hassan Ouazzani et ses compagnons de lutte ?
[1] Citation du philosophe français ALAIN, reproduite dans Démocratie, Journal du PDI, No 1, 7 janvier 1957, p. 5.
إحياءاً للذكرى 43 لوفاة الزعيم محمد حسن الوزاني (1910 – 1978) وبمناسبة اليوم العالمي للديمقراطية ،نظم المركز بمقره يوما دراسيا يتناول موضوع : “سبل الديمقراطية: الحوار، التعددية، التسامح واللاعنف” وذلك يوم السبت فاتح أكتوبر2022
كل شعب ينام في الحرية يستيقظ في العبودية……. الحرية تموت إذا لم تتصرف؛ تعيش حالما تتصرف
في سياق الأزمة الحالية المرتبطة بعواقب الوباء العالمي وصعوبات الحصول الطاقة الناجمة عن الصراعات في أوكرانيا والشرق الأوسط، فضلا عن التحديات الناجمة عن تغير المناخ، يتخد قادة الدول قرارات عاجلة ويفرضون تدابير إلزامية وسلطوية.
في حين أن الغالبية العظمى من الدول الأعضاء في الأمم المتحدة تدعي أنها «ديمقراطية»، اتخذ بعضها قرارات لم تعد تحترم القواعد الأساسية للمؤسسات الديمقراطية وحقوق الإنسان. حتى في ما يسمى بـ «الديمقراطية المتقدمة»، استنكرت حركات المواطنين انتهاك أسس الديمقراطية في التدابير المتخذة في حالة الطوارئ أثناء الأزمة الصحية. واجه الزعماء آراء كانت في الغالب مقاومة لما وصفه البعض بإجراءات دكتاتورية تتعارض مع الممارسات الديمقراطية. على العكس من ذلك، في بعض البلدان، ظهر قادة شعبويون وأكدوا أنفسهم أحيانًا كنماذج لتشويه سمعة الديمقراطية وافتقارها إلى الفعالية.
ماذا عن المغرب؟ منذ الدستور الجديد سنة 2011، ماذا عن “التقدم الديمقراطي” الموعود؟ جميع الأحزاب السياسية تطالب بالديمقراطية ، ولكن كيف رفعتها وعززتها في سياق تحديات التحول الهائلة التي اقترحها النموذج التنموي الجديد؟ ماذا يعني الإطار المرجعي الديمقراطي بالنسبة للمجتمع ككل؟
علاقة بهذه الأسئلة الجادة ، فإن شهادة مؤسس الديمقراطية في المغرب ، محمد حسن الوزاني ، تحفز التفكير في معنى إرساء أسس “الديمقراطية الحقيقية”.
دعونا نقتصر هنا على استحضار بعض اقتباسات “فكره الديمقراطي” ومقترحاته:
في عام 1951 ، رداً على سؤال الصحفي الأمريكي كارليل موركان حول نوع الحكومة المقترحة في المغرب المستقل، يجيب محمد حسن الوزاني ، بعد التمييز بين ممارسة “الثيوقراطية في الإسلام” والديمقراطية الحديثة:
“… إذا أعطينا الديمقراطية معنى أكثر عمومية و أقل دقة ، أعني أنه يلزم الحكام لكي ينالو رضى الأمة ويستحقوا ثقتهما الكاملة، أن يلزموا بأن يسيروا في الرعاية كمسيرين كسؤولين يحققون العدل والإنصاف بين الجميع، يظلوا بعيدين عن كل سياسة تتسم بالغطرسة و النفوذ الشخصي،فمن التأكيد بأن الحكومة الإسلامية فعلا ديمقراطية”.
“إن الإسلام، الذي هو ديمقراطي في روحه ومبادئه، يترك للمسلمين مهمة تنظيم حكومتهم على الطريقة الأكثر ملاءمة لمصالحهم، والأكثر استجابة لمتطلبات عصرهم. وهكذا فإن الإسلام يقبل تمامًا الأسلوب الديمقراطي الحديث، وان ذلك لمن الأسباب الرئيسية التي دفعت المسلمين إلى أن يدخلوا عنهم الدساتير الديمقراطية المعاصرة “.
“إننا يالأحرى الأسلوب الديمقراطي الغربي الذي يوافقه الإسلام موافقة تامة، بل أقول أكثر من ذلك إن المذهب الإسلامي متفق مع الأكثر النظريات تقدمية التي نعرفها في ميدان الحكم الديمقراطي”. (اقتباسات من كتاب حدثني والدي، عز العرب الوزاني ، ص 37).
في غشت 1952 كتب محمد حسن الوزاني في مقال بعنوان “الشورى والإستقلال معا” المنشور في “الرأي العام”:
“إن الكفاح من أجل نظام ديمقراطيي هو كفاح صعب وعسير. لتحقيقها، لابد من كفاح لكي تفهمه الشعوب التي عاشت في تحت السيطرة لقرون، ولابد من كفاح أعنف و أقوى لتستطيع الشعوب تحقيقه بالرغم عن قوات الطغيان والرجعية التي لا تجد راحتها إلا في شقاء الشعب, ولا ترى حياتها إلا في تنويم الشعب تحت أثقال الجهل و الفقر. “
“إن الذين يظنون بأن الإستقلال وحده هو كفيل على بتحقيق السعادة للأمم و الشعوب ولو في ظل نظام غير ديمقراطي، و يرون أن الإستقلال هو الغاية من الكفاح, وأن الكفاح من أجله يجب أن يسبق أي كفاح, أحق بأن يطالبوا بإلقاء نظرة صغيرة على شعوب يقال عنها تتمتع باستقلاليتها, ولكنها لا تتمتع بالمبادئ الديمقراطية ؛ قد استقل بشؤونها حكامها، ولكنها لم تنعم بالإستقلال يوما واحدا, و ماتزال تعيش متأخرة عن قافلة الزمن و ركب الأمم. »
“الدول الأمم الحديثة العهد بالإستقلال حديثًا التي تكافح اليوم في واجهة الديمقراطية تملي علينا درسًا بليغا يعلمنا أن الكفاح من أجل الديمقراطية لا يقل تضحيات ومتاعب عن الكفاح من أجل الإستقلال, ويزيدنا إيمانا بان أقوم سبل الكفاح هو أن تمضي الشعوب في الواجهتين معا لتربح الوقت وتؤسس دعائم نهضتها على أساس مكين”. (اقتباسات من كتاب حدثني والدي، عز العرب الوزاني ، ص 42-41.)
نذكر هنا أن كفاح محمد حسن الوزاني من أجل إقامة “ديمقراطية حقيقية” سيكون بلا كلل وقت الإستقلال واستمر بصرامة حتى وفاته في سبتمبر 1978.
مرة أخرى في سياق الأزمات السياسية التي يمر بها المغرب، قام بتشخيص دقيق للوضع ، معلناً أن “المغرب يبدو وكأنه “رجل مريض” بحاجة ماسة للإنقاذ عن طريق” عملية جراحية كبرى ” التي ستقضي على المرض والتي لا يستطيع القيام بها إلا “ممارس مؤهل” ، وهو فريق قيادة جديد قادر على حكم البلاد بشكل جيد. “
وفي مقترحاته المقدمة لجلالة الملك، عام 1965 ، بشأن “ثورة باردة من الأعلى” ، يجددها بإصرار ويحدد الطريقة والأهداف ، كتب محمد حسن الوزاني ، أيضا ، عن التجارب البرلمانية والعمليات الدستورية ، أنها ساهمت في “الاستهزاء بالديمقراطية في هذا البلد ، وتشويه سمعتها ، وإفساد المؤسسات وتشويه سمعتها في ذهن الأمة ، و التي لا يعرف عنها سوى تجاربها العقيمة الخالية من أي قيمة. “
“إذا كانت الديمقراطية والدستور من بين مطالبنا الأساسية، فإننا نعطيها معناها الحقيقي الذي لا يعني بأي شكل من الأشكال” انتحال الديمقراطية والدستور” كما هو معمول به في بلدنا، وهو أمر محكوم عليه حتما بالإحباط وبالفشل”. (اقتباسات من كتاب حدثني والدي بقلم عز العرب الوزاني ، ص 312-316),
بشأن السؤال الذي طرحه محمد حسن الوزاني عام 1971: “إلى أين يتجه المغرب؟ ماذا نفعل ، ماذا يمكننا أن نقول اليوم عن حالة الديمقراطية ، وعملها ودرجة اندماجها مع المجتمع المغربي؟ في الواقع ، بدون ثقافة ديمقراطية ، تتغذى على تعددية الآراء والأحزاب ، والحوار بين الحكام والمحكومين ، وممارسة التسامح واللاعنف أثناء التبادل بين الناس، “ديمقراطية حقيقية” ، غير منتحلة ، تعيش و تستجيب لتطلعات المواطنين واحترام حقوقهم الأساسية، لا يمكن أن يجلب لهم الأمن والسعادة.
في مواجهة للمرحلة الجديدة من الحضارة التي بدأت مع ظهور التكنولوجيا الرقمية والتحديات الجديدة والإمكانات الجديدة التي تولدها ، يمر المجتمع ككل بتحولات أحدثتها تقنيات الاتصال وإدارة العلاقات بين البشر وبين شعوب الأرض كلها. هل ستعزز هذه الأدوات الجديدة المتاحة الديمقراطية وعملها ، أم على العكس من ذلك ستقلل من جاذبيتها ومصداقيتها؟ ألا يتم تحدي المبادئ والممارسات الديمقراطية بشكل متزايد وجهاً لوجه من قبل الدول ذات الأنظمة الاستبدادية؛ أليست أفعال وخطابات هذا الأخيرة يخل بالنظام العالمي ويقوض حماية السلام بين الأمم.
لقد شكل رهان رقمنة المجتمعات بالفعل تحديًا للأمم المتحدة ، التي تشجع التعاون الرقمي الدولي، الحامل للحكامة العالمية الجديدة التي يجب تجديدها وتعزيزها بروح السلام العالمي.
المغرب منخرط هو أيضا في هذه العملية: هل هو مستعد لها وبأي شروط يريدها وهل يمكنه المشاركة؟ ربما يعود الأمر لنخبة الأمة لتقترح استراتيجية مثالية و طموحة لتعبئة المجتمع بأسره لجعله “نموذجاً للحكم والعيش الجماعي في ديمقراطية حقيقية ” ، وهو الذي يناضل من أجله محمد حسن الوزاني ورفاقه؟
هذه بعض وجهات النظر التي قد تشجع المتدخلين خلال المناقشة المقترحة، و كل واحد مدعو لتقديم الحجج التي يراها مقنعة.
Ilham SLAMTI
Abdelouhab MAALMI
Abdelouhab Maalmi est né en 1952 à Fès, Maroc. Il est Docteur d’Etat en sciences politiques de l’Université Bordeaux I, France. Ambassadeur du Maroc au Vatican de 1997 à 2001, professeur depuis 1976 à la Faculté des sciences juridiques, économiques et sociales de l’Université Hassan II, Casablanca. Spécialiste des relations internationales, il enseigne la Théorie des relations internationales, la Géopolitique et l’Analyse de la politique étrangère.
Il est Membre fondateur du Groupement d’études et de recherches sur la Méditerranée (GERM) (Rabat), membre de la commission scientifique de l’Annuaire de la Méditerranéedu GERM(dont il est rédacteur en chef depuis avril 2012), de la revue Islamochristiana (Rome), et ancien rédacteur en chef de la revue Prologues (Casablanca). Il est membre honoraire de l’Accademia Angelica Costantiniana, des Lettres, Arts et Sciences, Rome (novembre 2000) ;Décoré par le Pape Jean-Paul II de la Grand-Croix de l’Ordre de Pie IX (octobre 1999).
Il a de nombreux travaux de recherches et a donné plusieurs conférences au Maroc et à l’étranger en matière de relations internationales, de géopolitique, de politique étrangère du Maroc, de droit islamique et de dialogue interreligieux. Un intérêt particulier est porté aux problèmes de sécurité et au rôle de l’OTAN en Méditerranée depuis le début des années quatre-vingt-dix dans le cadre du GERM, de l’enseignement et de la recherche (articles et direction de thèses et mémoires). Il a dirigé et présenté en 2012 les Mélanges offerts en l’honneur du professeur Hassan Ouazzani Chahdi soue le titre Droit et mutations sociales et politiques au Maroc et au Maghreb, Paris, éditions Publisud.
Docteur d’Etat en Sciences Politiques de l’Université Paris II. France. Il est actuellement professeur de sciences politiques à la Faculté des sciences juridiques, économiques et sociales. Université Hassan II AïnChok de Casablanca.
Driss MAKBOUL
إدريس مقبول، أستاذ التعليم العالي، أكاديمي مغربي، حاصل على الدكتوراه في اللسانيات العامة واللسانيات العربية، مدير مركز ابن غازي للأبحاث والدراسات الاستراتيجية بمكناس، شارك في العديد من المؤتمرات والندوات داخل الوطن وخارجه، له عدد من المؤلفات منها: الأسس الابستمولوجية والتداولية، والأفق التداولي، والمخفي والمعلن في الخطاب الأمريكي، وسؤال المعنى، والإنسان والعمران واللسان، والإرادة والوجود، وما وراء السياسة وغيرها. نال الباحث عددا من الجوائز العربية منها الجائزة العربية للعلوم الإنسانية من المركز العربي للأبحاث ودراسة السياسات والجائزة العالمية لحوار الحضارات وجائزة منتدى كوالالمبور للفكر والحضارة وجائزة المغرب للعلوم الاجتماعية.
Mohamed Maarouf Dafali est Vice-Président du Centre Mohamed Hassan Ouazzani pour la Démocratie et le Développement Humain.
Docteur d’état en Histoire moderne, il enseigne actuellement à la Faculté de Lettres de Ain Chock.
Mountasser FASSI FIHRI
M. FASSI-FIHRI est dirigeant d’une entreprise dans le secteur des technologies de l’information et administrateur de plusieurs PME marocaines. Il est également consultant expert en organisation et gestion des risques.
Il a été président fondateur de la première association marocaine pour le Risk Management en 2008 et co-auteur d’un ouvrage collectif sur les Indicateurs et Tableaux de bord aux éditions AFNOR.
Habib BELKOUCH
يعمل الحبيب بلكوش خبيرا مستشارا في مجالات حقوق الانسان والعدالة الانتقالية لذى عدد من الهيآت والمؤسسات، وهورئيس مركز دراسات حقوق الإنسان والديمقراطية و مدير مجلة دراسات حقوق الإنسان والديمقراطية ونائب رئيسة إئتلاف “المناصفة دابا”. تقلد عدة مسؤوليات رسمية ومدنية في مجال حقوق الانسان. وساهم السيد بلكوش في مجموعة من الدراسات والتقارير من بينها تقرير الخمسينية للتنمية البشرية بالمغرب، (2006)، وتقرير وطني حول “أوضاع الطفولة بالمغرب” (اليونيسيف 2007)، وتقرير حول ” حالة الطوارئ الصحية بالمغرب: الحكامة الأمنية وحقوق الإنسان” (يوليو 2020) وتقرير حول أوضاع السجون بالمغرب (دجنبر 2021) كما قام السيد بلكوش بتأطير وتنشيط عشرات الندوات والورشات في .مجالات حقوق الإنسان والعدالة الانتقالية والتحول الديمقراطي على المستوى الوطني والإقليمي والدولي
Mostafa BOUAZIZ
Historien, titulaire d’un Doctorat d’Etat à l’Université Paris I Panthéon –Sorbonne et d’un diplôme de l’Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales (EHESS) de Paris. Il est actuellement Professeur de l’Enseignement Supérieur à l’université Hassan II de Casablanca. Il est également Conseiller scientifique de la revue Zamane et membre fondateur de l’Association Marocaine de la recherche historique.
Mostafa Bouaziz a contribué à la rédaction de plusieurs articles dans la presse marocaine et est aussi l’auteur de plusieurs livres et ouvrages dont : Aux origines de la Koutla démocratique (éditions de la Faculté des lettres Aïn Chok, 1997).
Azelarabe LAHKIM BENNANI
Universitätsreden: Konstanz, 1992. (arabisch). Editeur
Al Manahil, Fès.
2000: – Wallner F.: Acht Vorlesungen über den Konstruktiven Realismus.
WUV: Wien, 19923
– Wallner F.: Konstruktion der Realität. Von Wittgenstein zum
Konstruktiven Realismus, WUV: Wien, 1992. Les 2 volumes édités en un seul volume chez Info-Print.
2002 – Wallner F.: Science and the Claim of Culture (Manuskript) Info-Print.
2003 – Manfred Frank : Die Grenzen der Verständigung. Afrique-Orient.
Casablanca.
2009 – Wallner F.: Acht Vorlesungen über den Konstruktiven Realismus
WUV: Wien, 19923
– Wallner F.: Konstruktion der Realität. Von Wittgenstein zum
Konstruktiven Realismus, WUV: Wien,
2020 Traduction, introduction et annotation : Jean Greisch : Le buisson ardent et les lumières de la raison, Traduction arabe en 4 tomes. Le Cerf, Dar Kitab Al Jadid, Beirouth, Liban.
2020 Traduction, introduction et annotation: The Fragility of the Goodness. : Martha Nussbaum. Jadawil : Beyrouth, Liban.
2003 „Karl Bühler, Carl Stumpf und die Brentanoschule“. Wiederabgedruckt mit leichter Änderung in: „Musik und Sprache. Zur Phänomenologie Von Carl Stumpf.“ Margret Kaiser-El-Safti & Mattias Ballot (Hsg.)(117-130) : Königshausen & Neumann: Würzburg 2003.
2003 ‚ Darstellungsfunktion und Konstruktiver Realismus’. In: Konstruktion und Erziehung. Zum Verhältnis von konstruktivem Denken und pädagogischen Intentionen. K. Greiner & F. Wallner (Hsg.): Verlag Dr. Kovač. Hamburg 2003.
2004 ‚ Kultur und Philosophie an der marokkanischen Universität’.
Polylog. Zeitschrift für interkulturelles Philosophieren Doppelnummer 10-11, Philosophie im 20. Jahrhunderts
Wien Österreich.
2008 Religion und transzendentale Ontologie bei Wittgenstein. In:Phenomenology and Grammar, Jesus Padilla Calvez (Hsg.). Ontos Verlag (Allemagne). Pp. 141- 158.
2010: Integration, Religion und kulturelle Gemeinschaften. In: Intercultural Philosophy. F. Wallner, F. Schmidsberger, F. M. Wimmer (eds.): Peter Lang.
2010 : Fachlexikon für Deutsch als Fremdsprache (Hsg.), Francke 2010.
2011: Religiăo e ontologia transcendental em Wittgenstein. In:
Fenomenologia como Gramătica, Fundaçăo Universidade de Brasilia, 2011.
2012: Der arabische Frühling aus der Perspektive der Menschenrechte. In: MenschenrechtsMagazin, April, 2012, Universität Potsdamm.
2012 Humanitäre Interventionen und die geopolitische Instrumentalisierung der Menschenrechte. In: Kultur, Identität und Menschenrechte. Sarhan Dhouib (eds.):Velbrück Wissenschaft.
2012 Vom Rechtsstaat zum Sozialstaat. Der arabische Frühling. Nr. 28. Polylog pp.75-87.
2013 ¨Philippe Brunozzi, Sarhan Dhouib, Walter Pfannkuche (Hg.) :
Transkulturalität der Menschenrechte. Arabische, Chinesische und europäische Perspektiven. Verlag Karl Alber. P P. 199-213.
2013 Leo Weisgerber und die keltische Sprache als politisches Problem. P. 93-98. Zeitschrift der Philosophischen Fakultät Dhar Elmehraz Fès. Sonderreihe, 2013.
2013 Agonistische Demokratie, Lebensformen und Wertpluralismus. Zeitschrift : Phaenomena. Eds. Dean Komel.
2014 : Gewohnheit, positives Recht und Demokratie. In: Demokratie, Pluralismus und Menschenrechte. Transkulturelle Perspektiven. (S. Dhouib eds.)
2017 Der Protest und die Verpflichtung zur Einhaltung der Gesetze bei dem marokkanischen Philosophen Taha Abd Ar-rahmane. In: Historizizität und Transzendenz im Islam. (J. Beabdeljelil eds.). Islam im Diskurs Band 4. Frankfurter Schriften zum Islam. EB Verlag: Berlin. 193- 212.
2018 Das gesetzliche Unrecht Und das ungesetzliche Recht aus der Perspektive des islamischen Rechts. In: Hikma, Journal of Islamic Theology and Religious Education. . Volume 9, Heft/issue 1, V & R. Göttingen. P. 68-83.
2018 Engagierte Literatur und Kulturkritik in Marokko in den 1960er und 1970er Jahren. In: Kultur als Protest. (S. Dhouib ed.). Delbrück, p. 397-414
2020 Toleranz angesichts des „Feinds“ und die Regeln des Rechts. In: Toleranz. Sarhan Dhouib eds. Velbrück, Frankfurt/M.
2003 – الظاهراتية وفلسفة اللغة. تظور مباحث الدلالة في الفلسفة النمساوية، أفريقيا الشرق 3002
2007 – Herméneutique, Esthétique et Théologie. Azelarabe Lahkim Bennani (Hsg.). Actes d’un colloque. Faculé des Lettres et des Sciences Humaines (Dhar Mehraz): Imprimerie Al Ufuk Fès.
2017 الاحتجاج بين القانون والفلسفة. مقالات في الفلسفة والآخلاق. منشورات مختبر الدراسات الرشدية،
جامعة سيدي محمد بن عبد الله فاس
Between the NGO, the State and the Globalization: IRIE, vol. 7
2021: Penal law in Islam : The shift from the God’ perspective to the Human One. In: Agus Wahyudi eds.: Social Justice. University Gadjah Mada University Press, Indonesia.
Hermeneutics and social theory. In: CULTURAL HERITAGE: AT THE INTERSECTION OF THE HUMANITIES AND THE SCIENCES.
PROCEEDINGS OF THE HUMBOLDT-KOLLEG (JORDAN, 16-18 APRIL 2019). Reihe: Archäologie: Forschung und Wissenschaft. Bd. 7, ISBN 978-3-643-91252-7.
– Université Vienne (Institut IRPA 2017)
– Université Erlangen Allemagne (2018-2019)
– Université Erlangen Allemagne (2020-2023)
– STAFF MOBILITY FOR TEACHING MOBILITY AGREEMENT. Academic year 2017/18 / 20022 between Université Sidi Mohammed Ben Abdellah. Friedrich-Alexander-Universität Erlangen-Nürnberg, , Germany PHIL – Philosophische Fakultät und Departement Theologie, Department islamisch-Religiöse Studien ERASMUS Koordination institutionelle.
– STAFF MOBILITY FOR TEACHING MOBILITY AGREEMENT. Academic year 2018 / 2022 between Université Sidi Mohammed Ben Abdellah.Université Vechta Allemagne. Koordination institutionelle.
– Projet DAAD- Dialogue avec le Monde musulman (2018- 2019-31 décembre 2020) avec la collaboration de quatre universités allemande,
tunisienne, indonésienne et marocaine. Coordinateur allemand : Pr. Dr. Jean Christophe Merle, adresse Mail : jean-christophe.merle@uni.vechta.de. : 4 participants de chaque pays, à savoir Un senior Prof., un Post. Doc. Prof. Un étudiant, 3 mois de bourse, un étudiant, invité au colloque. L’ensemble est de 61 participants, pour 6 colloques à chaque fois dans un pays différent.
Journal of Religion and Transformation. Interdisciplinary Journal of Religion and Transformation in contemporary Society. Unipress, Vienna University Press.
Membre du Comité Scientifique de la revue internationale : Δ O ΚOξ Philosophical Review Vol. 25-26 2020 ISSN : 1989-0202 eISSN : 1989- 2020.
الأخلاق السياسية وبناء الديمقراطية في فكر محمد بلحسن الوزاني
إدريس مقبول
تسعى الورقة إلى تسليط الضوء على العلاقة التي يلمسها القارئ لفكر الرائد محمد بلحسن الوزاني بين السياسة باعتبارها ممارسة أخلاقية وحاجة المجتمعات إلى الديمقراطية من أجل تحقيق الجوهر الإنساني في العمران البشري.
في الخروج من الاستعمار كما في الخروج من الاستبداد لابد من مرجعية أخلاقية دافعة لتحقيق الغاية التحررية وترسيخها وإرساء وجود إنساني خارج كل أنماط التقييد والحَجْر، في الورقة نبين كيف دافع محمد بلحسن الوزاني المفكر الطليعي والذي سبق عصره عن الديمقراطية التداولية وعن فكرة التعاقد وتجديد التعاقد وعن العقل التشاوري والتشاركي بلغة هابرماس من أجل تجاوز مسارات الأزمة وتجاوز الجمود الذي يفضي إلى تعطيل آليات الإبداع داخل المجتمعات مع وجود دساتير صورية تكاد تكون بدون روح.
Mohamed Hassan Ouazzani confronté à la question de la « libre pensée »
Mohamed Mouaquit
Le thème de la « libre pensée » apparaît dans un écrit polémique de MHO daté de 1933. Comment MHO affronte-t-il la question ? Celle-ci met à l’épreuve la conviction libérale de l’auteur. Ma contribution cherchera à éclairer la position de MHO sur cette question et à évaluer son libéralisme.
الديمقراطية ومرتكزات البناء : التحدي الثقافي وأزمة آليات الوساطة
الحبيب بلكوش
لا شك ان الاختيار الديمقراطي لم يعد محط جدل أو تشكيك من طرف مختلف الفاعلين السياسيين باعتباره النمط الذي يسمح بتدبير الاختلاف سلميا ويفتح باب المشاركة أمام المواطن ويوفر شروط المسؤولية والمساءلة بقدر ما يحمي حرية الرأي والاختيار. إلا أن مسار التحولات عبر العالم، وحتى في الديمقراطيات العريقة، أبان عن حدود الممارسة الديمقراطية والتحديات التي تواجهها أشكال التعبير والمشاركة بشكل جعل الدعوة تتنامى لفتح أفق أرحب لآلياتها.
وقد اصبح التحدي أكثر جسامة في الدول الحديثة العهد بنمط الحكم هذا من حيث الخصاص والتشوهالذين إلتصقا بالممارسة السياسية وصل حد التشكيك في جدواها وفي النخب التي افرزتها.
وقد طرحت التجربة المغربية هذه التحديات على أكثر من واجهة جعلت خطاب الديمقراطية يتسع، وإفرازات خللها تتعمق،وإعمال النظر والتحليل في الممارسة والآليات يدعو إلى الوقوف على بواعث قلق عميق من آفاق التحولات وما قد تفرزه من مخاطر ونخب.
ومعلوم أن الديمقراطية إن كانت هي نظام حكم، فإنها أيضا ثقافة تنبني على مواطنة كاملة، ومشروع تحمله وترسخ أسسه نخب وهيآت لها مسؤولية في حمايته وتطوير آلياته.
فإلى أي حد استطاعت التجربة المغربية، خاصة منذ ما اصطلح عليه “التناوب التوافقي”، وبالخصوص منذ اعتماد دستور 2011، ان تشق طريق ارساء مشروع ديمقراطي؟ وما دور الفاعل السياسي الحزبي أساسا في ما آلت إليه الممارسة وما أفرزته من مظاهر جعلت المواطن لا ينخرط في آلياتها ومحطاتها سواء المؤسساتية أو الحزبية أو الانتخابية …؟ وهل استطاع الاختيار الديمقراطي أن يؤصل التجربة من خلال نشر ثقافة الديمقراطية داخل المجتمع أو على الأقل في صفوف أعضائه وآلياته التنظيمية؟ وما هي مؤشرات التحديات التي تعيق التطور وتنذر بما قد يعصف حتى بما يتحقق؟ …
تلكم بعض من الأسئلة التي تطرح بحدة في واقعنا إثر ما أفرزته الممارسة، علما بأنها أسئلة مطروحة منذ عقود في فكر أحد رواد الإصلاح المغربي ذ. محمد حسن الوزاني.
“La Démocratie Marocaine” entre verticalité et dialogue, les défis du XXIème siècle
Mostafa Bouaziz