A l’occasion de la 36ème commémoration du décès de Mohamed Hassan Ouazzani (1978 – 2015) qui coïncide avec la journée internationale de la Démocratie, le Centre Mohamed Hassan Ouazzani a organisé le 15 septembre 2015, à partir de 10h, une journée commémorative sous le thème « Etat de droit et Démocratie à la lumière de la pensée de Mohamed Hassan Ouazzani ».
Afin de rendre hommage à cet éminent patriote et pour animer cette journée, nous avons eu l’honneur et le plaisir de recevoir parmi nous des professeurs universitaires, politologues, historiens et journalistes dont le respect et l’intérêt pour la pensée de Mohamed Hassan Ouazzani ne sont plus à prouver, ce qui constitue pour nous le pivot de cette journée.
« Dans le domaine des rapports entre l’individu et l’Etat, l’éthique qui limite le pouvoir de celui-ci doit établir le principe inviolable du respect de la dignité de la personne humaine considérée comme source de liberté et d’esprit créateur. D’où l’obligation de concilier l’autorité et la liberté, d’assurer l’équilibre entre la liberté possible des citoyens et l’autorité nécessaire de l’Etat. La première est assurée par les garanties constitutionnelles résultant de la définition des droits individuels, de l’existence du principe de la légalité dans l’administration et de l’indépendance des tribunaux. La deuxième repose sur un pouvoir qualifié, intègre et efficace. »[1]
Dans quelques-unes des conférences-débats organisées par la Centre depuis le début de l’année 2015, on a relevé la distinction à faire entre l’Etat de Droit et Démocratie.
Si l’établissement de l’Etat de Droit a signifié un progrès significatif de l’organisation de la société, il peut être régi par une formule d’organisation autre que la Démocratie. En revanche, la Démocratie s’inscrit dans l’Etat de Droit. La démocratie peut prendre des formes diverses dans le temps et dans l’espace. Son établissement résulte d’une lutte souvent longue et exige de ses promoteurs persévérance et courage.
« La lutte pour l’établissement de ces principes démocratiques est une lutte amère. Pour les réaliser, nous devons d’abord les faire pénétrer dans l’esprit d’un peuple qui a vécu dans l’esclavage pendant des siècles, puis mener une autre lutte plus dure encore contre les forces réactionnaires et tyranniques qui ne peuvent concevoir leur existence qu’en écrasant le peuple sous le faix de l’ignorance et de la misère. »[2]
Les écrits de Mohamed Hassan Ouazzani sur la nécessité d’un Etat constitutionnel et de la Démocratie, si l’on veut tenter de« réaliser le bonheur des peuples », sont nombreux et riches d’enseignements, sur les modalités de doter le Maroc d’un Etat de Droit et d’institutions démocratiques.
Le Centre Mohamed Hassan Ouazzani propose de nourrir nos réflexions à partir de quelques textes-clés de l’œuvre de Mohamed Hassan Ouazzani, de confronter ses propositions sur l’instauration de la Démocratie au Maroc, depuis son combat dans les années trente, durant la relance de sa lutte après sa libération dès 1946, puis dans le contexte de l’indépendance, et enfin ses arguments en faveur d’une Constitution démocratique.
[1] Extrait d’une note manuscrite de Mohamed Hassan Ouazzani définissant l’idéologie de son Parti – PDI, publié dans : « Entretiens avec mon père », Izarab Mohamed Hassan Ouazzani, Fès, Fondation Mohamed Hassan Ouazzani, 1989, pp. 40-41.
[2] Extrait traduit d’un article de Mohamed Hassan Ouazzani « Choura et indépendance, ensemble.
(الشورى و الاستقلال معا) paru en 1952 dans Raï Al-Amm (الرأي العام), publié dans « Entretiens avec mon père », Izarab Mohamed Hassan Ouazzani, Fès, Fondation Mohamed Hassan Ouazzani, 1989, p.33.