Le numérique n’est pas neutre, Quid de l’éthique dans la sphère numérique
Amal EL FALLAH SEGHROUCHNI
Leviers de Motivation et de Gouvernance, des Pouvoirs Numériques en Entreprise: Enjeux, Progrès et Risques
Amine BENJELLOUN
Je prend très au sérieux cette conférence et travaille à un contenu innovant, pertinent, intelligible au plus grand nombre et proposant un ensemble de pistes de solutions correctives/alternatives, à l’approche systémique du développement portée aujourd’hui, par les politiques publiques et les stratégies des grands groupes tenant le leadership de l’économie mondialisée.
Le numérique peut promouvoir autant le confort que la toxicité, la justice que l’exclusion, la praticité que la complexification.
En un mot : l’exercice de la citoyenneté ne saurait devenir une compétence. elle doit demeurer pour chacune et chacun d’entre nous, un droit et une responsabilité.
Il y a une dimension trop peu considérée à ce jour, celle de la gouvernance de l’avènement et de l’appropriation numérique. Ce n’est pas seulement une question de compatibilité au quotidien, mais un enjeu majeur pour l’humanité, puisque le numérique est parvenu à un taux de pénétration de notre milieu, pour nous poser désormais question, par son indéniable dimension CIVILISATIONNELLE.
Ainsi, de même qu’il existe des institutions de gouvernance du droit (Conseil Constitutionnel), de l’information (Conseil de l’Audiovisuel), des transformations sociétales à travers le progrès et le vivant (Conseil économique, social et environnemental) ou encore de l’éthique (Conseil de l’éthique scientifique), il nous faut aujourd’hui songer très sérieusement à installer une institution de gouvernance de l’avènement et de l’appropriation numérique et laquelle, dirait le droit, l’opportunité et la sécurité collective à l’aune de l’intégration d’une nouvelle technologie dans notre vivre ensemble.
Voici, les premières considérations suscitant l’intérêt, les échanges et les enjeux de ce que nous sommes entrain de valider par une adoption silencieuse dans nos modes de vies, sans toujours mesurer l’impact pas seulement communicationnel, de ce qui est entrain de profondément les transformer.
Je témoignerai également de situations concrètes vécues, de transformations d’organisations et de territoires, de l’Académie d’Excellence de l’avionneur Airbus aux États Généraux de l’Alimentation ou encore l’intégration de modèles innovants dans l’économie rurale africaine, que j’ai eu l’honneur de diriger et les impacts multiples et notamment psycho-sociologiques de ces progrès, pas toujours simples à maîtriser.
Comment les mathématiques et l’informatique peuvent améliorer la démocratie
Rida LARAKI
La démocratie est en crise. Les citoyens Européens, Américains, Anglais, Suisses ou encore Marocains éprouvent une méfiance croissante à l’égard des mécanismes utilisés pour élire leurs représentants et organiser des référendums. Ces mécanismes sont injustes et manipulables. De plus, ils peuvent produire des résultats électoraux polarisants – par opposition à consensuels. Par exemple, les référendums binaires qui offrent deux options de réponses : oui-non peuvent conduire à une ambiguïté d’interprétation et donc à une division au lieu de donner des instructions claires à l’exécutif (e.g. le Brexit).
Une démocratie qui fonctionne commence par une élection qui fonctionne. Pour engager les électeurs dans le processus politique et obtenir un mandat plus clair, le vote doit être exprimé d’une manière optimale. Pour renforcer la confiance des électeurs dans le système, le vote doit être juste et résistant aux manipulations.
Motivée par ces principes démocratiques, la présentation vise à démontrer que :
A) Les mathématiques aident à concevoir de nouveaux mécanismes de vote qui sont justes, robustes et possibles. Nous développerons deux exemples: le jugement majoritaire (où les électeurs peuvent mieux exprimer leurs opinions complexes en évaluant chaque option dans une langue commune de notes, telles que «Excellent», «Très bien», «Bien, «Acceptable», «Insuffisant», «Rejeter».) et le système bi-proportionnel (qui nécessite un algorithme complexe pour calculer ses résultats mais qui est néanmoins devenu la loi dans plusieurs Cantons en Suisse).
B) Le numérique est important à différents niveaux pour garantir le bon fonctionnement de la démocratie et notamment la mise en place :
1) d’une plateforme de votes qui permet aux électeurs de voter facilement et d’obtenir rapidement les résultats;
2) d’un algorithme efficace pour calculer et représenter les résultats;
3) d’une double sécurité : anonymat du vote et intégrité des résultats (cryptographie, blockchain).
4) d’une transparence, notamment des codes sources et d’un contrôle citoyen et juridique à tous les niveaux.
D’autres conditions sont évidement nécessaires pour garantir le bon fonctionnement d’une démocratie : l’éducation depuis le jeune âge (école, université), les institutions juridiques, un contrôle populaire, des médias indépendants, transparence du financement politique, etc.